Retour aux sources. [ PV Mina - Akemi ]

Messages : 313 Date d'inscription : 24/01/2010 Age : 33

Akemi était reparti, encore une fois. Je l'avais plutôt bien prit contrairement à la dernière fois, mais s'était sans doute parce qu'il me l'avait annoncé. Lorsque j'avais demandé la durée, il n'avait pas sus me répondre. Je ne sais pas s'il a vus l'éclat de mes yeux se ternir, pour être franche, j'étais déçus plus qu'attristée. Je prenais peu à peu conscience de ce que serais nôtre avenir au sein de cette communauté, s'était un avenir dont je ne voulais pas. Jamais. Il est parti et je suis restée seul durant deux semaines dans cet appartement. J'ai passé mes journées à tourner en rond quand je ne travaillais pas, et heureusement qu'il y avait mon emploie de serveuse pour m'occuper, sinon je serais sûrement devenus folle. Le temps passait relativement vite heureusement, quand je ne travaillais pas au bar je travaillais à la maison, je rangeais, j'astiquais, je devenais un peu ce que je n'avais jamais voulu être. Puis une troisième semaines. Et là s'était de trop. D'autant plus que je n'étais pas en forme ces temps ci. Mina s'en inquiétait tellement qu'elle passait le plus clair de son temps avec moi quand elle ne devait pas être à la boutique.

J'ai été voir un médecin, j'ai fais des examens, j'étais bien obligée après tout, ma cadette s'époumonait à chaque fois que je lui disais que ce n'était rien. J'en arrivais même à me demander qui de nous deux était la grande sœur dans cette fâcheuse histoire. Lorsque le médecin m'a téléphoné j'ai un peu paniquée, généralement ils appellent que quand s'est grave! Mais quand il m'a dit "vous êtes enceinte." je suis tombée de haut, de très haut. Je me suis laissé tomber sur le plancher en bois et j'ai regardé la note que j'avais rédigé pour Akemi quelques heures plus tôt.

J'ai remplie l'appartement vide de mes rires et de mes larmes. Tout en me répétant les mots que j'avais inscrit sur le mince bout de papier. " Je ne supporterais pas cette vie. Je pars. " J'avais en mémoire la courbe parfaite des lettres faite à l'encre.

Ce soir là j'ai fais mes bagages, je ne savais pas vraiment ce que j'allais faire, ni ou j'allais me terrer. Je ne savais pas si c'était le contrecoup de la nouvelle, la peur d'une situation qui ne me convenait pas, ou une décision mûrement réfléchie. J'ai rejoins Mina à sa boutique, je lui ai simplement dit que j'en avais marre de jouer à ce jeu.

Vous l'aurez compris je n'ai parlé de cette grossesse à personne, ce n'était pas nécessaire. Puisque dans l'immédiat je ne l'acceptais pas. J'ai élus domicile à Okayo, il fallait croire qu'un retour aux sources s'imposait. J'ai squatté la chambre de Mina, en faite j'ai pleinement intégré sa vie. Je travaillais toujours au bar mais dés que j'avais une seconde à moi j'allais à la boutique de fleurs et j'aidais. Le patron un vieux ronchon était ce qu'il était, il se plaignait beaucoup mais il avait un bon fond.

Mina était assez sceptique sur mes combines pour lui faire croire que ce n'était qu'une mauvaise passe. Elle avait bien vus que chaque matins j'étais nauséeuse, que je ne supportais plus aucune odeur, que je mangeais plus cas l'ordinaire, tout un tas de petit truck qui n'étais pas moi, mais le pire fut sûrement que j'arrête de courir à droite et à gauche, que je me sois posée à un endroit sans chercher à le fuir.

11 semaines finalement sa passe vite. Je mettais désormais des vêtements un peu plus amples afin de cacher mon ventre qui s'arrondissait peu à peu, s'était encore trop discret pour éveiller les soupçons et il faut dire que j'étais plutôt forte pour jouer la comédie et cacher la vérités. La première échographie quand vous êtes seul s'est effrayant. Le pire, ça a été d'accepter la nouvelle " oh y en a pas qu'un mais deux!" Sur l'instant j'ai crus défaillir, le médecin était aux anges, moi j'étais aussi pâle qu'une mourante. je m'étais fichus dans de beau draps et j'osais même pas imaginer ce qui allait me tomber dessus.

L'avortement j'y ai songé, puis j'ai oublié, puis j'y ai resongé. Élever un enfant seul s'est dur, mais deux! S'était de trop. Là sur le moment je ne me voyais pas assumer la vie de deux êtres alors que j'assumais à peine la mienne. Ce soir là je suis rentrée toute penaude. J'ai rejoins Mina à la boutique, mais au lieu de feindre la vérité j'ai posé le dossier médical sur le comptoir et j'ai regardé ma sœur. Dedans il y avait les échographies avec annotés le nombres de semaines auxquels j'étais rendus. Je me suis assise sur les marches et j'ai enfouis mon visage dans mes mains.

- Mina c'est catastrophique... Je sais plus quoi faire.

Je me rappelais de ces paroles, comme ci maman fusse toujours là à nos côtés. "La venus d'un enfant s'est une bénédiction, peu importe quand il se présente dans vôtre existence." N'avait-elle pas tord? Savait-elle seulement la lourde charge que cela impliquait. Bien sûr que oui, elle avait eu deux filles, elle en avait aimé une et avait haï l'autre. Je m'étais toujours promis de ne pas refaire la même erreur, d'aimer ma progénitures sans limite, de lui consacrer ma vie sans faire de différences. Mais aujourd'hui je remettais en cause la vie de ces êtres. C'était stupide, en ce moment même je ne valais pas mieux que cette mère que j'avais détesté.

- Je gagne pas suffisamment pour élever deux enfants! Puis que vas dire papa! Quand il va apprendre que ça fille est une trainée! Déjà qu'on m'aimait pas beaucoup dans la famille mais là! Je leur donne juste une opportunité en plus pour appuyer ce qu'ils pensent tout bas.

J'ai ravalé mes larmes et j'ai arqué les sourcils.

- Qu'est-ce que je raconte moi, puis on les voit jamais d'abord! On s'en fiche de ce qu'ils penseront! Je peux toujours avorter.... Personne n'en saura rien.

Une petite voix me disait de pas faire ça, que j'allais amèrement regretter cette chose. Un peu comme je regrettais d'avoir écris sur ce bout de papier que j'abandonnais la seul personne que j'aimais. Il ne se passait pas une journée sans que je me fusse demandée s'il était rentré, s'il allait bien, s'il avait vus le mot. Il ne se passait une seul seconde sans que je regrette. Mais faire un choix s'est aussi l'assumer. Et il fallait parfois trébucher à maintes reprises pour apprendre de ces fautes.

- Je peux pas faire ça, s'est affreux et s'est contre tout mes principes. Ahhh....

J'ai regardé Mina, elle semblait à la fois paniquée, surprise et heureuse? Elle avait un micro sourire sur les lèvres, petit sourire qui m'agaçait, j'ai frappé le haut de son crâne comme pour la ramener à la réalité. J'imaginais très bien ce qui se tramais dans sa tête, elle se voyait déjà tata...

- Oublie tout de suite ce qui vient de traverser ton esprit!

J'ai croisé les bras sur ma poitrine et j'ai recommencé à broyer du noir, je m'enlisais dans le sable mouvant..

Messages : 22 Date d'inscription : 29/01/2010 Age : 30

Et Akemi était repartit. Encore. J’ai vite compris que ce serait pour un moment, et avec Louna, nous avons regardé les semaines défiler, lentement s’écouler pour devenir un quotidien monotone et lassant. Travail, travail, travail. C’était notre refuge et notre prison, mais nous faisions avec. Nous attendions celui qui viendrait nous libérer, celui qui nous ouvrirait la porte d’une autre réalité. J’attendais qu’Akemi vienne sauver ma sœur, de plus en plus fatiguée. Au bout de plusieurs semaines, elle est revenue vivre à Okayo avec moi, et enfin, j’ai commencé à comprendre ce qu’il se tramait. Nausées, symptômes en tout genre… Elle était enceinte. Mais j’ai préféré attendre qu’elle m’en parle, hésitant tout de même avec le fait qu’elle soit réellement malade. Je l’ai poussé à allé voir le médecin et nous avons continué notre petite vie à deux en attendant les résultats.

Et puis elle est venue me voir à la boutique de fleurs. Boutique que j’avais envie de quitter pour profiter un tant soi peu de la vie… Mais pas en ce moment, plus tard, quand l’occasion se présentera. Et puis, je n’y pensais pas tellement. Ce n’était qu’une vague idée sans conséquences. Elle m’a donné un dossier médical qui disait qu’elle était enceinte de plus d’une dizaine de semaines, donc, de deux à trois mois. Il y avait des échographies de ces deux asticots … C’était des jumeaux quoi ! Je me forçais à cacher ma joie, puisque de toute manière, je m’en étais déjà doutée, mais des jumeaux, ça, je n’y avais pas pensé ! Je m’imaginais à l’aider à élever les petits à la campagne, entre deux champs de tournesols… Je suppose que c’est comme ça qu’elle voudrait les élever. Puis il faudrait des prénoms aussi ! Et puis et puis… J’étais tata !!

Et elle m’a frappé la tête, et je suis revenue sur terre, plus sceptique.

- On s’en fiche de Papa tiens ! J’irai lui parler si tu veux. Et ne t’inquiète pas pour l’argent. J’en avais déjà discuté avec Akemi, et s’il ne revient pas dans encore deux mois, tu auras un accès à son compte en banque. Et je t’assure qu’il est pas pauvre celui la…. ! Et puis zut, je t’interdis de faire ça à Tata Mina ! C’est une chance d’avoir deux petits bouts !

Je l’ai tout d’abord enlacée avant d’embrasser sa joue.

- Parlons plus sérieusement. Akemi va revenir, je le sais, je le sens, là, dans mes tripes. Je sais qu’il sera ravi. Je sais qu’il voudra t’épouser dans la seconde qui suivra. Mais la question reste la même. Akemi aura beau t’aimer, si tu décides de partir un jour, il te pardonnera. Mais toi comme moi savons le vide que cela représente de vivre sans une mère, de regarder son père l’attendre, guetter, toujours espérer pour se résigner. Je veillerai sur eux trois si tu veux. J’ai envie qu’ils viennent au monde, j’ai envie que tout le monde soit heureux ; mais toi dans l’histoire ? Qu’est-ce que tu veux faire vraiment ? Est-ce la vie que tu souhaites ?

Messages : 313 Date d'inscription : 24/01/2010 Age : 33

-Je ne veux pas de son argent! Et puis comment veux-tu qu'il s'occupe de ses gosses! Il n'est jamais là! Comment veux-tu que cette vie nous convienne? Ses enfants ne seront jamais heureux!

S'était comme si toute la colère et toute la frustration que je gardais pour moi explosaient soudainement. Bien sûr je criais sur la mauvaise personne, parce que dans le fond Mina avait raison, en tout cas pour une grande partie. Akemi serait peut être ravi, il les aimerait s'est vrai, il les élèverait seul s'il le fallait. Il accepterait tout. Mais s'était sans doute ça qui m'énervait le plus chez lui. Qu'il ne soit pas capable de dire stop un moment donné. Je ne voulais pas élever ses enfants seul, pendant que lui se chargerait du sale boulot pour les sacrés. Je voulais d'une vie simple, parce que le meilleur avenir que nous pouvions offrir à ses enfants était celui de gens parfaitement banale. Sans magie, sans les sacrés, les damnés ou les disparus, sans les conflits.

-Je vais rentrer à la maison, papa est absent pendant quelques semaines, j'ai besoin de me reposer et de me poser quelque part ou il n'y aura pas ces histoires de sacré et de damné. Mina, je sais seulement que ce n'est pas de cette vie dont j'ai envie et je sais aussi que tu comprends ce que je ressens, toi non plus, tu n'est pas heureuse n'est-ce pas?

J'ai embrassé Mina et je suis partie. J'avais bien vu en vivant à ses côtés son regard ternis, ce manque de motivation et d'ambition. J'espérais sincèrement que les évènement lui rendrait un peu son sourire, cette joie qui lui manquait tellement, parce que ma sœur tel qu'elle était maintenant ne me plaisait pas. J'ai fais mes valises et je me suis montée dans le train qui me reconduisait chez moi. J'avais le cœur qui battait fort, comme ci j'appréhendais de revoir cet endroit remplie de souvenirs. J'étais à la fois anxieuse et heureuse. Parce qu'il n'y avait pas de doute sur la question, peu importe ou j'irais jamais je n'oublierais mon chez moi. Comme je m'y attendais à la maison il n'y avait personne, tout les volets étaient soigneusement fermés de l'intérieur. J'ai d'abord commencé par tout ouvrir et par tout aérer. Puis j'ai téléphoné à ma sœur pour la rassurer, lui dire qu'ici j'étais en suretée. Puis j'ai mené ma petite vie. Entre le rangement, les promenades, la cuisine. Je n'avais jamais vraiment le temps de m'ennuyer. Cet étrange parce qu'ici je me sentais bien, épanouie. Je grimpais sur la colline ou petites nous allions souvent nous réfugier. Je m'installais à l'ombre du chêne et je lisais pendant des heures. Puis quand la nuit tombaient je rentrais, je me nourrissais d'une soupe et je regardais la télé jusqu'à très tard, jusqu'à ce que la fatigue ai raison de mes craintes infondées.

Ce jour là c'était différent. J'avais fais le ménage, puis je m'étais isolée sur le toit jusqu'à ce que la pluie commence à tomber. Alors j'étais descendu préparer à manger tout en écoutant le cliquetis des gouttes d'eau sur les carreaux. Ensuite j'ai allumée des bougies dans le salon et je me suis blottie sous la couette sur le canapé. Ce soir je devrais me contenter d'un bouquin. L'orage grondait tellement fort que le village semblait coupé du reste du monde, sans électricité, sans lumière et donc sans vie.

Puis on à frappé à la porte, au début s'était de petit coups discrets puis ils se sont amplifiés. J'étais seul dans une grande maison ou il faisait sombre et froid. S'est vrai ce n'était peut être qu'un voisin qui venait s'assurer que tout aillait bien mais dans ce genre de situation nôtre imagination nous fait souvent défaut, on a tendance à s'imaginer les pires scènes possibles, voir improbable, je dois avouer, je n'étais pas rassurée, alors j'ai fais apparaitre un loup pour qu'il reste à mes côtés et j'ai ouvert la porte. Il faisait si sombre ce soir là que je ne l'ai pas reconnut tout de suite, s'est quand l'orage à strié le ciel que j'ai très bien discerné l'éclat de ses yeux gris et fatiguée. Naturellement je me suis poussée et je l'ai laissé entrer. Akemi était trempé et avec cet orage il aurait été imprudent de le laisser dehors, bien que de le faire entrer me rendait curieusement nerveuse. J'ai refermé la porte et j'ai courus à l'étage chercher une serviette et des vêtements secs dans l'armoire de mon père. Lorsque je suis redescendu il se tenait dans le salon, à la faible lueur des bougies son visage semblait tendu, figé dans une expression de colère, mais ce n'était peut être qu'une impression. Je lui ai tendu les affaires puis je me suis éclipsée dans la cuisine pour faire du café. Visiblement la nuit s'annonçait longue... Je me demandais encore comment il avait sus que j'étais là, étais-ce Mina qui avait vendu la mèche? Et lui avait-elle parlé de la grossesse? J'aurais très bien pus le lui demander, mais je n'osais pas pour la simple raison que je me sentais fautive. J'avais l'impression que la moindre parole viendrait à déclencher une dispute, alors je me suis tue.

Messages : 51 Date d'inscription : 26/06/2010 Age : 33

Ils m’avaient appelé un soir, alors que nous dînions, moi et Louna, pour m’informer que je devais rejoindre les Sacrés à l’aube. Ils n’avaient pas cherché à me convaincre, mais je savais que je devais y aller sans faire d’histoires ; après tout, j’avais fais une promesse, non ? Lorsque je me suis rendu sur place, nous avons été conduits dans des containers, et lorsqu’ils l’ont rouvert, plusieurs heures plus tard, nous étions arrivés sur une île gigantesque et probablement tenue secrète.

Après notre arrivée sur l’île, le temps semblait ne plus exister, nous foulions chaque jour la terre poussiéreuse où des fleurs défraichies jonchaient le sol, saccagées par nos inlassables allées et venues. Pour eux, leurs actes effrénés n’étaient pas dénués de sens, bien au contraire, ils en éprouvaient une satisfaction toute particulière et affichaient un sourire carnassier et recouvert de sang ; après tout, ils avaient été choisis par le chef des Sacrés ! Ils avaient soigneusement été sélectionnés pour effectuer ce travail. J’aurai pu, avec une douceur séraphique, expliquer en long et en large que de tels événements vous changent un homme ; mais ce ne serait qu’affabulation. Sur cette île à l’odeur de chair brûlée, je n’étais pas Akemi Ten, je n’étais pas humain.

Et puis je suis rentré comme j’étais venu, comme si tout cela n’avait été qu’un mauvais rêve, et qu’il me fallait désormais me réveiller. C’est en allumant la télévision que je compris que j’avais disparu bien plus de temps que je me l’étais imaginé. Je suis rentré dans mon appartement, m’abandonnant au sort de Morphée qui, comme à son habitude, m’emmena rapidement loin de toutes mes pensées.
Après avoir fais le tour de l’horloge, je fus réveillé par le bip strident du réveil, placé dans ma chambre et qui résonnait avec avidité dans tout l’appartement. J’ai passé une main sur ma barbe plutôt longue pour moi qui aimais être rasé de près, et je me suis dirigé dans la salle de bain pour la couper. Et puis je me suis observé dans le miroir, durant de longues minutes. J’ai fermé l’évier et j’ai laissé couler l’eau glacée, avant de plonger ma tête et mes cheveux dedans. J’ai barboté ainsi presque une minute, avant de redresser la tête pour respirer. J’ai soupiré et je me suis ressuyé le visage avant de ramper jusqu’à la cuisine. J’ai trouvé un petit mot, une page arrachée d’un carnet. J’ai immédiatement reconnu la forme des lettres, la courbe de chaque mot. Je savais ce que signifiait ce papier avant même que je ne le lise.

« Je ne supporterai pas cette vie. Je pars. »

J’ai machinalement mis la cafetière en route, toujours plongé dans mes pensées, et je suis allé me rasseoir sur l’un des tabourets surélevé. Je n’avais aucune idée de quand datait ce bout de papier, je n’avais aucune idée de ce qu’il s’était passé en mon absence. Et soudain, j’ai regretté. J’ai regretté d’avoir voulu l’épouser, d’avoir voulus l’empêcher d’être heureuse. Je ne doutais pas de son amour pour moi, mais tout ça, cette vie… C’était trop, trop… Peut-être ne le supporterai-t-elle jamais.

J’ai bu mon café trop amer et je suis resté assis là, à contempler ce simple bout de papier. J’ai jeté mon mug dans l’évier, l’écoutant se briser en quelques morceaux avant de me lever brusquement pour aller tourner en rond dans notre chambre avant de me mettre à hurler et de taper dans le mur. J’ai laissé la colère et la violence m’envahir, avant de me laisser tomber en arrière, allongé sur le lit parfaitement fait. J’ai essuyé les larmes de rage qui bouillonnaient à mes yeux et je me suis assis au bord du lit, la tête plongée dans ces paumes aux longs doigts abîmés. Ce n’était pas contre elle que j’étais énervé, mais contre tout. Contre les Sacrés, les Damnés, contre l’étudiante anglaise dans mon orphelinat, contre la directrice, contre ma mère, contre le monde entier. J’ai cherché à savoir pouvoir j’étais en vie, pour quelles raisons je devais souffrir de la sorte, pourquoi je devais tuer tout ces gens… Mais personne n’était là pour me répondre. J’ai murmuré des prières perdues dans le silence pour un dieu qui n’avait peut-être jamais existé.

Je me suis endormi à nouveau ici, déjà épuisé. À mon réveil, cela faisait déjà deux jours que j’étais rentré. J’ai mangé un bout et j’ai décidé d’allé voir Louna pour discuter ; pour voir ce qui serait le mieux pour elle. J’accepterai toutes ses décisions. J’ai téléphoné à Mina pour savoir où elle se trouvait et elle m’a juste annoncé l’endroit.

J’ai donc pris la route pour notre village d’enfance en début d’après-midi. Il pleuvait des cordes et cela n’arrangeait en rien mon humeur. J’ai frappé quelques faibles coups sur la porte en bois, et voyant que rien ne bougeait dans la maison, j’ai frappé à nouveau, plus fort. Elle m’a timidement ouvert et sans un mot, elle m’a invité à rentrer. Je suis directement allé m’asseoir sur le canapé, toujours épuisé, tandis qu’elle me ramena des serviettes et des vêtements secs. J’ai passé l’une des serviettes blanches sur la tête et mon visage, avant de la laisser tomber sur mes genoux. J’ai contemplé la flamme vacillé et j’ai penché mon visage à droite puis à gauche, je me suis lentement laissé balancer, sans la regarder droit dans les yeux. Je n’avais pas spécialement envie de parler, mais je sentais qu’elle non plus ne le voulait pas, donc j’ai finis par prendre la parole.

« J’ai vu ton mot, dans la cuisine… J’ai laissé un léger silence s’installer et j’ai continué ma phrase. Il est toujours d’actualité ? »

J’ai redressé mes yeux vers elle pour y discerner quoique ce soit, mais je n’y trouvais qu’un malaise. J’avais l’impression d’être incapable de la rendre heureuse ; que jamais elle ne pourrait l’être avec moi… J’étais totalement perdu entre deux pensées. J’ai fermé les yeux, inspiré calmement avant de me lever pour lui faire face et reprendre ma phrase.

« J’ai l’impression que jamais rien n’ira. Qu’il y aura toujours quelqu’un pour quelque chose pour nous empêcher d’être ensemble. Mais tout ça, c’est le mieux que j’ai à t’offrir pour l’instant Louna. Je ne peux pas te promettre ce que je n’ai pas… Je… Dis moi seulement ce que tu veux. Dis moi que tu veux vivre avec moi ou pas, dis moi que tu m’aimes ou non ; mais j’ai besoin que tu choisisses… »

Je me trouvais égoïste au possible, mais j’avais seulement besoin de savoir… Même si la vérité m’effrayait.

Messages : 313 Date d'inscription : 24/01/2010 Age : 33

Je mûrissais au fur et à mesure que le temps défilait et emportait mon sourire, tout ce qui faisait de moi une personne vivante, humaine, je mûrissais, mais à quel prix? J'ai regardé Akemi et l'espace de quelques secondes je me suis rendu compte que je connaissais peut être rien de lui. J'avais face à moi un visage troublée, un regard hésitant entre la haine et la peine. J'avais face à moi mon propre reflet. Alors je me suis demandée ce qui avait déclenché tout ses évènements, ce qui m'avait conduit à dire que j'aimais ce garçon plus qu'un autre. Puis je me suis souvenue. Akemi était différent, il n'était comparable à personne d'autre. Voila pourquoi, j'avais assimilé mes sentiments à de l'amour, parce que ce j'éprouvais pour lui, je ne l'avais jamais éprouver pour quelqu'un d'autre.

Lorsqu'il a abordé le papier que je lui avait laissé j'ai une fois de plus culpabilisé. Tout était de ma faute n'est-ce pas? J'avais la mauvaise habitude de tout rendre compliqué n'est-ce pas? Mais ne l'étais-ce pas? N'importe qui aurait refusé cette vie. Celle de savoir la personne la plus importante de son existence couverte de sang, souillée par la mort, toujours loin de vous, dont la vie était toujours menacée. Qui aurait accepté de vivre avec cette certitude, qu'un jour on vous annoncerait sa mort et par conséquent, la fin de votre propre existence. Ne valait-il donc pas mieux tout arrêter temps que cela en était encore possible? Ne valait-il mieux pas vivre en ignorant l'avenir de cet être? N'étais-ce pas là une façon de se protéger?

J'ai serré si fort le verre que je tenais dans mes mains qu'il a explosé en plusieurs morceaux dans l'évier, certain se sont niché dans la chair qui s'est rapidement taché de sang. Cependant je n'ai pas émis de plainte ni de grimace. Je suis restée le regard vague et songeur. Oui. J'ai songé encore et encore à ce qu'il venait de dire. Qu'il y aurait toujours quelque chose ou quelqu'un qui viendrait rendre cette vie difficile, qu'il n'avait pas plus à m'offrir pour le moment, que je devais faire un choix. Je ne sais pas si s'est la pression de ces propos, ou les hormones, j'aurais du exploser en sanglot mais au lieu de ça j'ai ris. J'étais en colère. J'étais furieuse.

- Mais moi je ne veux pas de cette vie que tu veux m'offrir!

De cette vie ou tu serais absent, de ce fil si tangible qui pourrait céder à tout moment. Je ne voulais pas t'attendre le soir, prier la journée pour qu'il ne te sois rien arriver. Tu étais peut être égoïste, mais j'avais décidé de l'être un peu plus, parce qu'après tout je pensais pour nous trois désormais. Je ne voulais pas de cet avenir, ou il me faudrait dire à mes enfants "papa est absent, mais il rentrera." je ne voulais pas leur dire un jour " Il est parti, là haut, il ne reviendra pas." Mais ça tu ne pouvais pas le comprendre puisque tu ne savais pas.

- Je t'aime! Je veux vivre avec toi! Mais pas comme ça! Je supporte plus cette vie! Je te jure que je suis prête à faire des efforts, je peux te promettre de rester fidèlement à tes côtés, mais pas dans ses conditions, pas quand tu est absent les trois quart du temps! Pas quand je sais que tes mains sont tachées de sang, pas quand je sais qu'un jour ou l'autre ils te tueront. Je ne peux pas. Je ne veux pas.

J'ai enlevé les bouts de verre et j'ai passé ma main sous l'eau. Les plaies n'étaient pas importantes. J'ai enroulé un chiffon et j'ai pressé mes doigts dessus pour que le sang arrête de couler. J'aurais sans nul doute du te regarder mais je n'y arrivais pas.

- Je suis désolée.

Étais-ce ainsi que j'avais imaginé ma vie? Je me souvenais encore du collège. Nous étions assis à côté. Saleté de règle qui voulait que ce soit par nom. Tu avais toujours veillé sur Mina et moi. Tu avais sus me comprendre, tu avais été dés le début bien plus qu'un ami, parce que dés le début tu étais différent des autres. Étais-ce égoïste... j'aurais préféré ne jamais te connaitre, ne jamais faire ces choix.

- Je sais que je ne devrais pas te l'annoncer de cette façon, ni même te le dire, mais ce ne serais pas juste et puis tu finirais sûrement par le savoir de toute façon.

J'ai posé ma main sur ma robe bouffante afin que mon petit ventre soit plus visible. Je portais des vêtements assez ample pour cacher au mieux cette grossesse le plus longtemps possible.

- Je suis enceinte et ils sont deux.

Alors j'ai posé mes yeux sur toi. Je ne sais plus très bien l'expression que tu a affiché. En cet instant précis ça n'avait pas d'importance.

- Tu comprends maintenant, pourquoi ce que tu veux m'offrir, ne me conviendra pas.

J'ai lâché le vêtement qui a reprit ça place et je suis retournée m'occuper du café. Je m'en voulais un peu de lui avoir dit tout ça. Je n'avais jamais songé lui parler de cette grossesse, je m'étais dis que ce mot lui suffirais, je n'avais même pas songé qu'il viendrait jusqu'ici. Pourtant ça paraissait logique, parce que par amour n'importe qui l'aurait fait. S'était sans doute pour ça que j'avais été aussi franche ce soir là. Il méritait plus qu'un bout de papier, il méritait une vrai raison à ce départ, il méritait quelqu'un capable d'accepter cette vie, ce qu'il était, ce qu'il pouvait offrir. Il méritait quelqu'un d'autre que moi.

Messages : 51 Date d'inscription : 26/06/2010 Age : 33

Et après m’avoir confirmé mes pensés, après m’avoir annoncé que tu ne voulais pas de cette vie là ; je me suis résigné. J’ai laissé s’envoler quelques espoirs… Après tout, y avait-il seulement une issue à mon problème ? Tuer le gosse, Forel, tout les gens qui me connaissent là-bas ; détruire les dossiers me concernant. C’était la solution la plus sûre ; en me faisant disparaître de leurs esprits, je disparaîtrais à mon tour… Puis elle prononça une nouvelle phrase, à la fois si claire et si confuse dans mon esprit.

« Je suis enceinte et ils sont deux. »

J’ai cessé de penser à quoique ce soit, les yeux rivés sur ton ventre arrondit. Et j’ai eu peur. Peur de mourir, peur qu’il m’arrive quoique ce soit, qu’ils grandissent sans moi. Aussi peur qu’elle a dû l’avoir. Elle avait totalement raison, une vie pareille était impensable pour eux. Mais ce sentiment si raisonnable se mélangea à l’euphorie du moment. J’étais heureux, oui, totalement. Heureux et apeuré. J’allais être papa non ?!

Je me suis doucement approché d’elle, l’enlaçant par la taille avant de fourrer mon nez dans sa nuque, même si elle voulait se défaire un peu de cette étreinte.

« Je suis désolé…. Je suis désolé… » J’ai serré les dents et desserré mes bras. J’ai embrassé sa tempe, puis je me suis retourné pour éviter de croiser son regard.

« Je vais devoir partir une dernière fois, une dernière mission. Après je serai tout à vous trois ! Ca ne sera pas long, juste l'affaire de quelques jours, alors s’il te plaît, attends moi. »

J’ai pivoté ma tête dans sa direction et j’ai franchis la porte. Après m’être engouffré dans la voiture, j’ai téléphoné à Ryu, un gars chez les Sacrés dont Mina m’avait parlé. Evidemment, je suis tombé sur son répondeur.

« Ryu. C’est Akemi Ten, un ami de Mina. J’aurai besoin d’un petit service… Peut-on se retrouver jeudi, 17h, dans la cathédrale ? Je t’y attendrai. »

Et j’ai raccroché. Je n’avais pas spécialement besoin de lui, mais il pourrait grandement me simplifier la tâche et augmenter considérablement mes chances de survivre à cet acte terroriste envers les Sacrés.... Après tout, quelqu’un qui ne sait même plus qui il est sera forcément bien moins méfiant et donc, beaucoup plus vulnérable…

Messages : 313 Date d'inscription : 24/01/2010 Age : 33

Tout s'était passé un peu trop vite. Il s'était excusé mais moi je n'avais rien à faire de ces paroles, de ces mots qui se voulaient rassurant. J'avais trop longtemps observé le court du temps sans m'y rattacher, sans y attacher un peu d'importance, il est vrai que désormais s'était différent, je me souciais du bien être des autres, mais n'en avait-il pas toujours été ainsi? Il a parlé d'une nouvelle mission, de la dernière, j'ai tout de suite compris, j'ai tout de suite sus qu'une nouvelle fois, on s'était mal compris. Décidément. Après Zachs s'était Akemi qui se mettait en tête de tuer cet enfant, ce n'était qu'un gosse, rien qu'un gosse, rien qu'une marionnette, rien de plus. J'ai lâché la cafetière qui est venu s'écraser sur le sol, ce soir j'avais malencontreusement cassé beaucoup de vaisselle, celle de mon père, je l'entendais déjà me dire que j'étais maladroite et que le bon dieu m'avait donné deux mains gauches. Mais ça ce n'était pas important.

J'ai courus dans la nuit sombre, une fois sur le palier je suis restée stoïque sous la pluie battante. J'ai hésité, je me suis questionné un long moment. S'était peut être égoïste de penser ainsi, de se dire que sans ce gosse les sacrés n'étaient plus, que sans lui ma vie reprendrait toute sa droiture. Et puis je me suis souvenue, j'en avait marre de savoir ses mains tâchés de sang.
Je me suis glissé dans la voiture à la place du passager. J'étais trempée mais ça non plus ça n'avait pas beaucoup d'importance, enfin si, je risquais de tomber malade, mais qu'étais-ce en comparaison de ce qu'il voulait faire?

- Ne fais pas ça Akemi. Ce n'est qu'un enfant! Il aura beau faire du mal autour de lui, tu ne peux pas lui enlever la vie comme ça, tu n'a pas le droit, tu n'est pas dieu! Quand est-ce que toi et Zachs allez comprendre qu'on a pas le droit de choisir de la vie et de la mort! Nous ne somme pas comme eux...

Depuis quand songeais-je ainsi à cette existence? Je ne me souvenais plus très bien du déclic, la grossesse y était sans doute pour beaucoup. La fatigue aussi, j'étais terriblement fatiguée par cette vie ou on nous malmenait.

- Tu ne comprends peut être pas ou je veux en venir. S'est moi qui te reproche de n'être jamais là s'est vrai. Mais ton âme est déjà suffisamment souillée comme ça. Je ne veux plus savoir tes mains tâchées de sang. Je suis fatiguée Akemi.

Mes joues se sont teintées de cette couleur rosée, mais je ne savais pas très bien si cette bouffée de chaleur était du à mes vêtements trempés ou au trop plein d'émotions. Les larmes ont glissé sur ma peau pour rejoindre la commissure de mes lèvres. Elles étaient tièdes et salées.

- Rentre à la maison. Rentre.

En tant que Damné, que Sacré ou bien que de Disparu, je ne me suis presque jamais sentie vulnérable, les rares fois ou cela s'est produite ce n'était même pas à cause de la peur ou du danger, s'était toujours face à mes proches. Ma plus grande faiblesse résidait ainsi en l'amour que je leur portais.

- Ne me laisse pas encore.

S'était égoïste de demander l'impossible. Mais cette fois-ci s'était celle de trop. Dans cette voiture, sous cette pluie battante striée par les éclairs, dans ces vêtements humides et froids, dans ce corps parcourut de frissons, je me suis demandée qu'elle aurait été ma vie si je n'avais pas fait ses choix, si je n'avais jamais entreprit de rejoindre Okayo, si je n'avais pas choisit Akemi au détriment de Zachs, si j'étais devenue raisonnable et mâture en temps et en heure. Mais sous mes paupières clauses, je n'ai rien vus d'autre que le noir, parce que cet avenir là, j'étais bien incapable de me l'imaginer.

Messages : 51 Date d'inscription : 26/06/2010 Age : 33

Lorsqu’elle s’est engouffrée dans la voiture, j’eu un petit sursaut ; je ne m’y attendais pas vraiment après tout. Elle m’a donné son avis que je comprenais totalement.

Je voulais me débarrasser de ce gosse pour que personne ne se souvienne de moi chez les Sacrés, pour que personne ne vienne me chercher si je disparaissais. Je n’avais pas la prétention de penser détruire une telle organisation seul, les Sacrés étaient trop nombreux de toute manière. Mais dans tous les cas j’étais toujours à leur service, sous leurs ordres. Et si je ne le tuerai pas, je demanderai à Ryu d’effacer toute trace de moi dans leur esprit ; qui ne tente rien n’a rien.

J’ai regardé le visage de Louna, fatigué et rougit par l’émotion. Les ombres de la pluie sur le pare-brise formaient sur son visage de longues balafres craquelées. Je passais ma main sur sa joue, essuyai ses larmes avec mon pouce et me penchais pour l’embrasser.

« Je resterai avec toi Louna. Je ne te laisserai plus. J’ai beau être intéressant pour eux, je ne suis pas indispensable…. Rentrons. »

J’ai posé ma veste sur sa tête en souriant et je suis sorti en courant pour aller ouvrir la porte. Nous nous sommes ainsi engouffrés dans la maison vide, nos deux corps trempés haletant de cette petite course et je l’ai enlacée, les bras recouverts de serviettes tout en esquissant un large sourire. Je la déposais sur le canapé, fis un petit tour sur moi-même et commençais à enlever mes vêtements mouillés en faisant une petite chorégraphie. On entendait, venu de nul-part, une musique de Barry White.

« You’re the fiiiirst, the laaast, my everything… And the answer to all my dreams… Papapaaaapapa! »

Je dansais finalement avec seulement une serviette autour des hanches qui menaçait grandement de partir d’un moment à l’autre, puis j’ai finis par au moins mettre un pantalon sec, parce que bon, voilà quoi.
Après ce petit strip-tease improvisé, je me suis assis à côté d’elle, un peu fatigué d’avoir fait mes devoirs d'hommes! (Oui oui, ce sont des devoirs!)

Messages : 313 Date d'inscription : 24/01/2010 Age : 33

- Ce que tu est bête! Je plains nos gosses.

J'ai fait une moue choquée et j'ai caché mon visage dans mes mains. J'avais les joues un peu rosie mais je mettais plutôt ça sur le compte de la fatigue et des émotions. Je me suis changée et j'ai enfilée une robe. Après quoi je me suis emmitouflée sous les couvertures. Je le savais bien, que ses mots ne le retiendrais pas, que s'était temporaire, mais peut être était-ce inévitable. Je ne savais pas pour le moment comment réagir, ni quoi lui dire, je ne savais pas s'il existait des mots juste pour le retenir. Alors je me suis tue, enfin, s'était une façon de dire que pour une fois, j'allais profiter de ce moment au lieu de rendre les choses plus difficile qu'elles ne l'étaient déjà.

- Je sais pas dans quoi je m'embarque....

Je lui ai lancé un coussin et j'ai ris de bon coeur. Je n'arrivais plus à me souvenir depuis quand j'étais morose, depuis quand mon rire n'avait pas remplie une pièce, ce rire sincère, qui portait la joie et le bonheur loin. J'ai posé ma tête sur l'épaule d'Akemi sans me débarrasser de ce sourire un peu niais. S'était bête et pourtant, s'est ça que j'appelais bonheur. Le vrai bonheur.

- Ahhhh, parfois je me demande ce qui m'a prit, j'aurais du choisir Zachs..... Il est .... moins fou...?!

J'ai continué de rire tout en m'éloignant de lui pour éviter les représailles, je lui ai lancé un autre coussin et je me suis enfuis. J'ai courus jusque dans la cuisine sans arrêter de rire. S'était peut être nerveux. Puis je suis retournée m'assoir à côté de lui tout en lui répétant qu'il ne devait pas taper une femme enceinte. Puis après une grimace j'ai attrapé sa main et j'ai enlacé mes doigts au siens.

- Tu sais. Tu n'est pas obligé de faire tout ça. Tu peux encore te rétracter. Tu peux partir.

J'ai prit cette mine sérieuse tout en posant ma main libre sur mon ventre. Pour être franche je préférais le savoir loin de moi dés maintenant, que de savoir qu'on m'abandonnerais avec ma marmaille un moment donné. Je ne voulais que le bonheur de ces enfants. S'était ça qu'on appelait l'instinct maternel, non?

- Je les aimerais pour deux, pour trois... Je leurs donnerait l'amour qu'il mérite. Mais je ne veux pas que tu accepte tout ses sacrifices juste à cause de cette grossesse.

Messages : 51 Date d'inscription : 26/06/2010 Age : 33

Nous avons fais une bataille de coussins où j’avais uniquement le droit de… me faire battre ; pauvre de moi ! Homme battu~

Et puis elle est revenue s’asseoir sur le canapé à côté de moi et a lentement enlacé ses doigts entre les miens. J’ai embrassé la paume de sa main, son poignet, ses épaules, tout en l’écoutant attentivement. Et puis je me suis arrêté pour lui répondre calmement, un sourire plutôt réfléchit sur les lèvres.

« Je ne fais aucun sacrifice, au contraire. Nous avons voulu ces enfants et je veux être avec toi. Je voudrai pouvoir les élever, les voir grandir. Je voudrai entendre leur voix perdue dans un champ de tournesols. Je rêve de tout ça, de disparaître avec toi pour que l’on nous oublis et que nous puissions enfin vivre... Je rêve de tout ça, et nous réaliserons ce rêve. Sauf si tu m’annonces qu’en mon absence, tu as trouvé un gigolo blond au corps d’athlète, là, je déclare forfait ! »

Je l’ai regardé, les yeux écarquillés face à son silence.

« Quoi? ........ Tu n’as pas trouvé de gigolo blond au corps d’athlète, si ?! …. Zachs t’as refait des avances?! Aaah ! Dis-moi ! Dis ! Haaan ! J’en étais sûr ! Qui ne dit mot consent ! »

Evidemment, Louna n’avait pas prononcé un traite mot et semblait s’amuser de mon monologue. J’ai roulé sur le ventre et j’ai posé ma main sur le sien, cherchant au passage ses doigts. J’ai embrassé ses côtes et je suis resté allongé de la sorte, le regard rivé sur le sien, les yeux à demi-clos.

Messages : 313 Date d'inscription : 24/01/2010 Age : 33

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Nous nous somme assoupis, s’était un grand soulagement d’être simplement près de lui et loin de cette vie exaspérante. Je crois que finalement, la liberté était bien loin de me plaire, en comparaison à cette vie paisible et simple. S’était tout du moins ce que je croyais.

Il faisait sombre, s’était par une nuit froide au bord d’une route perdue au milieu de nulle part. Un réverbère éclairait l’asphalte. La lumière avait attiré quelques papillon de nuit qui venait s’y bruler les ailes et mourir dans l’air. Le corps d’Akemi était étalé là, inerte. Je le regardais, je criais, je pleurais, j’hurlais. Mais rien ne se passait, seul avec cette vision chaotique je me sentais impuissante et stupide. Qu’est-ce que les larmes pourraient sauver? Depuis combien de temps pleurais-je ainsi à cause de la vie?

Je me suis réveillée, apeurée, il était tard, ou tôt, si on regardait attentivement l’horloge on aurait sans doute plus pencher pour la seconde option. Il était 2h du matin, des gouttes de sueurs brillaient sur mon front et des larmes inondaient encore mes joues. J’ai regardé Akemi qui dormait paisiblement et je me suis sentie beaucoup mieux. Ce n’était qu’un cauchemar, comme tant d’autres, je ne sais pas si ma condition de femme enceinte y était pour quelque chose mais depuis quelques semaines je ne dormais plus, tout les soirs s’était la même chose, je cauchemardais, je me rendormais et ça reprenait comme un cycle sans fin. J’ai passé ma main tremblotante sur mon visage et je me suis dégagée de l’étreinte d’Akemi pour rejoindre la cuisine. J’avais besoin d’un grand verre d’eau.
Mon portable a sonné, pendant quelques minutes, finalement j’ai décroché, je ne tenais pas vraiment à ce qu’on réveil Akemi, je ne tenais pas à ce qu’il parte. S’était stupide de ma part, parce que dans le fond, à 2h du mat’ ou pouvait-il aller?

- Moshi moshi! Louna à l’appareil!
_ Louna! Allume la télé vite!

J’ai reconnut la voix grave et sérieuse du patron alors je me suis précipitée dans le salon ou mon homme dormait encore, j’ai allumé la télé en mettant le son aussi bat que possible. L’avantage s’est quand tant que femme louve, j’avais l’audition bien plus développé qu’un humain. Mais les images auraient suffit, on pouvait voir le chaos en ville, les autorités embarquer les nôtres et les tuer. On se serait crue à la troisième guerre mondiale.

_ Les monstres ce sont eux! Ils ont passé la nouvelles lois aux information à 2h du matin alors que tout le monde dort! Combien vont être tué! Ils ont tout fait derrière nôtre dos! Louna je n’ai pas le temps, mais il essentiel que tu parte, que tu te cache au plus vite.
- Mais ils disent que les Sacrés eux sont libres! Pourquoi pas nous les Disparus! Nous ne somme d‘aucun côté!
_ Avant oui, mais ils ont choisis pour nous, pour le moment. Louna! Ce n’est pas une question de choix, je voulais être neutre parce qu’ils ont tous tort mais là ça va trop loin! Je te laisse, je dois prévenir le plus de monde possible.

Et le long bip strident du téléphone a résonné dans mes oreilles. J’ai éteint la télé et j’ai observé Akemi dont le visage semblait paisible. Quel monstre serais-je pour lui ôter toute sa liberté. Je suis montée à l’étage et j’ai remplie une valise avec des affaires propres, une trousse de nécessaire et tout l’argent qu’il me restait. Je suis redescendu j’ai appelé un taxi et j’ai chargé mes affaires dans la voiture.

- Attendez moi, je reviens!

Je suis rentrée sur la pointe des pieds et j’ai embrassé l’homme que j’aimais, une dernière fois. Finalement cette vie là, cette vie à laquelle j’aspirais tellement, n’était sans doute pas faite pour moi ou pour nos enfants. J’ai glissé un mot dans la paume de sa main et je suis partie, j’ai laissé derrière moi mon passé et mon futur, sans savoir si jamais je retrouverais l’un ou l’autre.

« Akemi.

Pardonne moi. Je t’aime et je ne t’oublierais jamais. »

Ce mots écrit en toute hâte, ce morceau de papier tout froissé. Cette maison, cet endroit, ces souvenirs. Ma tête se remplissait de mots et d’images. Tu sais Akemi, ce soir là je n’ai pas pleuré, je n’en avais plus la force. Alors j’ai chanté en espérant bêtement que ma voix t’atteindrait. Je me suis promise de chanter encore et encore, jusqu’à ce que mes mots te parviennent vraiment. S’était stupide n’est-ce pas? Le monde est si vaste et si grand, le destin si capricieux. Combien y avait-il de chances après tout, pour qu’un jour tu entende ses paroles? Combien?