Petit mot ( Pv Mina )

Messages : 21 Date d'inscription : 17/07/2010 Age : 33

Ce matin je m'étais levé en toute hâte, j'avais griffonné un mot sur lequel je priais Mina et Nami Reyne de me pardonner pour l'intrusion que j'avais fait dans leur existence. En tant que sacré je n'étais apparus comme quelqu'un de fréquentable ou d'amical et s'était tout à leur honneur d'avoir réagis ainsi. Je mentirais si je ne m'étais pas senti coupable de mon insolence, mais parfois vous êtes amené à faire des choix même si ceux ci vous mette en danger ou nuise à autrui. Je leur avais proposé une sortie pour faire plus connaissances. J'avais aussi envie de revoir le visage de Mina. Elle était sympathique, elle ne dégageait rien d'hostile même envers moi qui n'était pas un allié. Elle avait cette maturité qu'elle n'aurait jamais dus avoir à son âge et puis j'avais besoin de me socialiser et elle semblait quelqu'un d'attentionné, elle serait donc plus patiente que certaines de mes connaissances.

- Bien, il est l'heure.

Je ne savais pas vraiment si elles me rejoindraient à la fête. J'avais surtout choisis cet endroit parce qu'il était fréquenté, ainsi elles se sentiraient toutes les deux en sécurité, opter pour un lieu plus clos aurait été imprudent puisqu'elles ne me connaissaient pas encore vraiment.
A ma montre il était clairement afficher 20h. Au milieu de cette foule j'errais sans vraiment de but, je profitais des odeurs sucrées, des musiques et du brouhahaha auquel je n'étais pas habitué. Pour passer le temps je me suis mis à jouer à un stand, lancer des balles sur des boites savérait plus facile que je ne l'aurais crus mais à la vus des regards brillant autour de moi je devais avoir une facilité pas donné à tout le monde. Au final je me suis retrouvé avec une peluche dans les bras. Je devais avoir l'air malin comme ça. J'ai trouvé refuge sous un cerisier ou j'ai contemplé les étoiles qui brillaient fortement en cette nuit. Puis des pas se sont rapprochés de moi, alors j'ai tout de suite sus de qu'il s'agissait.

- Mina, je suis ravi que vous ayez accepté l'invitation, je tenais à m'excuser pour la dernière fois. Tenez.

Je lui ai donné l'ours en peluche que j'avais gagné quelques minutes avant. De toute façon il ne m'intéressait pas et je ne serais pas rentrée à la base avec ça, alors autant qu'il revienne à quelqu'un qui le garderais. Ça aurait été dommage de le jeter surtout qu'il avait une bonne tête, la plupart du temps les peluches ne ressemblaient à rien mais là,la chance me souriait de toute évidence.

- Vous voulez faire un tour?

Et sans avoir obtenu de réponse j'ai avancé au milieu des corps qui se bousculaient.

Messages : 22 Date d'inscription : 29/01/2010 Age : 30

J’avais longuement conversé avec Nami pour savoir si nous devions rejoindre Ryu à la fête. Evidemment, j’étais le partit pour et elle, le partit contre. Elle ne cessait de répéter que c’était un des leurs, un Sacré. Mais je me rassurais en lui soufflant qu’Akemi aussi fût l’un des « autres », et que Ryu nous avait donné notre dossier et qu’il avait l’intention de nous défendre. J’avais même finit par empêcher Nami de prendre le contrôle et m’étais préparée en faisant totalement abstraction d’elle. J’étais désolée d’en arriver à de telles extrémités mais elle ne me laissait pas le choix. Je devais à tout prix savoir s’il détenait des informations sur Akemi ou sur Louna. Je devais les protéger… Même si je devais me mettre en danger.

Je l’ai vite repéré, avec son énorme ours en peluche dans les bras… Moi j’avais voulu resté discrète, arborant une petite robe d’un bleu vert, aux manches volantes. Il me tendit l’ours en s’excusant une nouvelle fois. Je le pris, légèrement gênée par un cadeau, avant de regarder son grand visage tout doux avec un sourire. Je me contrôlais mais qu’est-ce qu’il était chou cet ours ! À croquer ! Je le remerciai doucement avant d’hocher la tête. Ryu se redressa et commença à s’avancer dans la foule. Je le suivis en trottinant avant d’ajuster mon pas au sien. Je posais l’ours sur mon dos, passant ses grands bras et sa tête par-dessus mes épaules tandis que je le tenais par les pattes.

« Je suis désolée de ne pas vous avoir rattrapé. Je ne vous en veux pas du tout pour l’autre jour, vous n’avez pas à vous sentir désolé, c’était même très gentil de votre part… »

Nous sommes passés devant des stands que j’adorai… Et celui du poisson rouge !

« Eh ! Eh ! Attends viens ! »

Je pris sa main pour nous extirper de la foule et m’assis devant les petits aquariums de pêche du poisson rouge à l’épuisette. Je voulais aussi ramener chez moi des poussins et je voulais manger une pomme d’amour ou une barbe à papa ! C’était dit~

« Vous voulez tenter votre chance mademoiselle ? »

« Et comment ! » Lâchais-je avec un grand sourire. Je lui tendis quelques pièces et il me donna quatre poi en papier. J’en donnais deux à Ryu et me repencha sur les bassins.

« Le tout… C’est la concentration… Et la rapidité…. » Je fixais donc un poisson rouge à l’écart des autres avant de vite placer mon épuisette dessous et de la soulever parallèlement à l’eau. Je réussis donc et gagnais mon premier petit poisson, que je mis dans un sac remplit d’eau. À mon deuxième essai, mon poi se cassa.

Je me penchais alors sur Ryu, histoire de voir s’il avait fait des prouesses au niveau de la pêche !

Messages : 21 Date d'inscription : 17/07/2010 Age : 33

Je m'étais laissé guider à travers la foule. Mina s'avérait être une adversaire redoutablement agile à ce jeu, pour moi qui n'y connaissait rien ce fut plus délicat, aux deux coup le poi se cassa. Pour me faire pardonner ma maladresse j'ai acheté une pomme d'amour que je lui ai offert. Personnellement je n'étais pas trop sucre. Et même s'il s'avérait que pour la pomme d'amour il avait plus de fruit que de caramel, ça ne m'empêchait pas de n'en être peu friand. Elle semblait parfaitement détendue, comme ci elle ne doutais pas de mes intentions, pourtant Nami devait désapprouver ses agissements. Il semblerait qu'elles n'étaient pas d'accord sur le comportement à avoir vis à vis de ma personne, chose tout à fait compréhensible.

" J'imagine que Nami n'était pas d'accord pour venir ici. "

J'ai plongé mes yeux dans ceux de Mina, deux pupilles tellement bleu, les mêmes que sont ainée Louna Reyne. Ce qui était le plus étrange s'est quand dehors de cela elles ne se ressemblaient pas du tout, physiquement bien sûr. Pour le caractère elles étaient assez semblable, têtues, déterminées, très matures, très entreprenantes. Elles étaient le genre de personne à se faire une place importante dans la communauté puisqu'elles savaient ce qu'elles voulaient et qu'elles avaient la capacité de savoir s'imposer comme il faut quand il faut. Ainsi elles ouvraient facilement les portes vers la reconnaissance.

" Vous avez des questions n'est-ce pas? Je ne doute pas pas de vous, mais je sais comment vous êtes Mina Reyne, vous ne seriez pas venus ici s'il en avait pas été nécessaire n'est-ce pas? "

J'ai tendu mes mains et j'ai pris la pomme d'amour et la peluche pour la décharger d'un poids. Elle avait les bras chargés et ça ne devait pas être agréable. Finalement le plus blessant s'était de se dire qu'elle n'était venu ici que pour savoir, savoir si sa petite vie coutumière ne se verrait pas bousculer du jour au lendemain. Alors je n'ai pas attendu qu'elle me pose de question, j'ai simplement répondue.

" Personne n'est menacé dans vôtre entourage.... Enfin... Pas directement. "

Je songeais surtout à ce gars qui avait échangé sa liberté en échange de celle de Louna. S'était puérile et stupide d'agir ainsi. N'avait-il pas songé que cela pouvait autant nuire à cette fille ? N'avait-il pas songé à la peine qui lui causerait à chaque fois qu'il l'abandonnerait. A vrai dire je n'imaginais pas d'avenir pour eux, aussi triste cela fut-il, tôt ou tard l'un d'eux abandonnerais le combat.

" Akemi Ten, en échange de la liberté de Louna Reyne il a sacrifié la sienne, ce que je veux dire par là s'est que nous ne possédons déjà pas beaucoup d'air pour respirer mais que lui à accepter de rester en apnée. Seulement le patron n'est pas stupide, il va se servir de lui comme d'une marionnette et je ne donne pas beaucoup de temps, ni d'avenir à ces jeunes gens avant que tout ne disparaisse. "

Être sacré impliquait tellement de sacrifice, s'était comme s'enterrer vivant tout en sachant que vous alliez vous tuer vous même. S'était simplement du suicide. Mais qu'aurions nous fait? Nous pauvres âmes perdues? Ils avaient sus nous recueillir quand nous étions au plus mal et maintenant nous devions payer une dette à vie.

" Il n'y pas d'avenir pour les personnes comme nous. Y songer ne serais-ce que quelques secondes est stupide et irrationnel le seul avenir qu'on peut espérer s'est de vieillir au côté de ce gosse jusqu'à ce qu'on devienne inutile, alors il nous ôtera la vie à tout jamais comme la grand faucheuse... Puis on ira en enfer parce qu'on aura pas été foutus de faire une bonne action dans nôtre vie. "

Mina Reyne ne savait rien des sacrés, elle ne savait que ce qu'on voulait bien lui dire. Alors j'ai posé mes yeux sur son visage inquiet et je lui ai montré à travers ma mémoire la souffrance et la torture qu'on infligeait au miens. Je lui ai fait voir la vie d'Akemi pendant sa longue absence ou tous l'avait cru mort. Je lui ai fait voir les coulisses d'une vie dont personne ne voudrait.

" Si je suis venus ce jours là à la boutique, s'est parce que votre vie et celle de Nami ne doivent jamais connaître ça. Je voulais juste m'assurer qu'il ne ferais pas plus de mal qu'ils n'en font déjà... "

J'ai serré mes poings, sans pouvoir évacuer la haine qui inondait mes souvenirs. Si j'étais toujours des leurs s'était surtout pour garder un œil vigilant sur leurs agissements, moi j'étais sauvé, aussi cruel que cela puisse parraître mon don m'épargnait bien des souffrances.

Messages : 22 Date d'inscription : 29/01/2010 Age : 30

Je l’ai écouté avec attention, j’ai vu ce qu’il m’a montré et j’ai baissé les yeux. Akemi était en train de sombrer, de rajouter des chaînes à ses mains menottées, tout en offrant la clef de celles de Louna. Vous savez, lorsque j’étais petite, Louna me protégeait sans cesse. Nous grimpions en haut des arbres, admirions le paysage… Et Akemi était toujours perché sur la branche en face. Finalement, je l’avais toujours considéré comme mon grand-frère, même s’il me portait bien peu d’attention. Et puis il s’est mit avec Louna et je savais que le trio de notre enfance ne se séparerait jamais. Je trouvais cela apaisant, réconfortant, d’être entouré des personnes qui ont peuplé mon enfance, la période où maman était toujours en vie.

Vous savez, lorsque tout le monde vous protège tout le temps, que tout le monde veut vous voir sourire, il y a un moment où vous voulez leur renvoyer l’ascenseur. J’avais toujours eu envie de faire quelque chose pour Louna, Akemi ou Zachs, même s’ils n’avaient pas besoin de moi.
J’ai saisis les mains de Ryu pour les envelopper des miennes, et doucement, j’ai soufflé une phrase qui changerait en tous points ma vie.

« J’ai besoin que vous fassiez quelque chose pour moi. »

J’ai l’ai tiré, histoire de nous éloigner de la foule ; nous sommes descendus vers les quais, où l’eau clapotais doucement contre le béton. J’ai respiré calmement, fermant les yeux, avant de me lancer.

« En réalité, je veux que vous écriviez dans votre rapport que Nami souhaiterait intégrer les Sacrés pour se débarrasser de moi. Ne me regardez pas comme ça… Vous savez, tout le monde a toujours voulut prendre soin de moi. Mes parents, Louna, Akemi, Zachs, Nami, et vous aussi, en me prévenant. Mais je sais très bien que ce n’est pas une vie comme celle-ci dont je veux. Je sais très bien que je ne vivrai pas éternellement de cette manière. En vivant pour deux, on se rend vite compte qu’il nous faut plus. J’ai besoin de protéger les personnes qui me sont chères à mon tour. J’ai besoin de faire quelque chose de ma vie. Je vous le dis. Mais je le ferai avec ou sans votre aide. Avec ou sans l’accord de tout ceux qui m’aiment… Et je m’excuse, je m’excuse pour toute la douleur que je pourrai leur infliger, pour toute la peur qu’ils auront. Mais je ne peux pas faire autrement. Je dois tuer le gosse. »

J’ai laissé mes paroles flotter dans l’air. Elle n’en avait pas l’air, mais ma conclusion était mûrement réfléchie. Ryu semblait plutôt stupéfait et largement contre cette idée. Lui qui était venu me prévenir que ma vie resterait calme, je ne l’entendais pas cette oreille…

« Vous devez me prendre pour une folle. C’est même sûr. Mais Akemi a besoin de moi, ce qui entraînera le fait que Louna ait besoin de moi. Ils vont se marier vous savez. Cela faisait longtemps que je ne l’ai pas vu autant sourire. Mais vous avez parfaitement raison. Pour l’instant, ils n’ont pas d’avenir. C’est pour ça… C’est pour cela que je dois devenir une Sacré vous comprenez ?! Je ne peux pas faire autrement ! Je dois le faire… Je dois faire quelque chose… »

Je plongeais ma tête entre mes mains histoire de réfléchir un peu mieux avant de me redresser.

« J’en mourrai si Louna redevenait comme avant. Si elle m’abandonnait à nouveau vous savez. J’ai beau être forte, du moins le montrer, j’ai beau me dire que tout ira bien, si Akemi disparaît à nouveau, rien n’ira… Rien n’ira bien… Alors s'il vous plaît, ne m'en empêchez pas... Ne supprimez pas le peu de conviction qu'il me reste encore.... Il le faut...! Je dois… Je dois devenir une Sacré. » Lâchais-je à nouveau, debout devant celui qui serait bientôt mon allié…

Messages : 21 Date d'inscription : 17/07/2010 Age : 33

C'est impossible. Impossible. Mina Reyne délirait. Je l'ai regardé, ses yeux brillaient de conviction et de peur, d'une crainte fondé, presque délurée. J'ai posé mes mains sur ses joues afin qu'elle me regarde attentivement. S'était stupide de penser qu'une personne comme elle puisse tuer ce gosse, certe, ce n'était qu'un enfant capricieux mais ô combien intelligent et puissant. Il était à la tête d'un complot mondial. On ne tuait pas le patron des sacrés. On lui obéissait, on lui donnait nôtre vie. Mais on ne le lui ôtait pas. S'était inconcevable et improbable. Et puis vous savez, ce gamin n'était qu'un pion, même s'il on venait à le faire disparaitre, un autre prendrait sa place, s'était une suite inéluctable et sans fin, vous ne trouveriez jamais le repos à traqué l'ennemi.

- Je ne ferais rien de tel, jamais vous entendez, jamais. Que croyez vous! Mina Reyne, possédant une seconde âme en elle, contre le grand des grands. Cet enfant, il a juste à songer à vôtre mort et avant même que vous layez approcher, il vous aura tué dans d'atroces souffrances.

Je voyais bien dans ses yeux la détresse et la peur, celle de voir sa vie basculer une nouvelle fois, celle de voir sa sœur s'enfoncer dans les ténèbres et ne jamais en revenir, je voyais bien à travers les pupilles de Mina toute la crainte fondée de perdre son unique rattachement à sa famille, particulièrement à son passé. Que voyait-elle en Louna? Sa mère? S'était plus que probable, ses deux là ne ce l'était jamais avouée, mais visiblement Louna avait endossé un rôle trop important pour ses frêles épaules, celles de materner Mina pour qu'elle ne souffre plus du manque de sa maternel. Mina s'était rattachée à sa sœur comme son unique bouée, sa seul chance de survie. Un engrenage funeste. L'une sans l'autre, elles n'étaient désormais rien.

- Louna sombrera peut être, mais si tu venais à mourir, alors vous sombreriez toute les deux. Veux-tu réellement être responsable du malheur de ta sœur? Le mieux que tu puisse faire pour le moment, s'être d'être heureuse pour elle. Ta sœur est heureuse mais elle n'est pas heureuse que parce qu'elle aime et qu'elle est aimé en retour, non, elle est aussi heureuse parce que tu l'est.

Je l'ai lâché, sans trop savoir si mes propos suffiraient à la ramener sur terre. Si tel n'était pas le cas alors j'abuserais de la force, mieux valait qu'elle oublie cette soirée, si en échange elle pouvait reprendre ça vie. Nous n'aurions jamais du nous revoir, je n'aurais jamais du lui confier tout cela.

- Et puis, sais-tu seulement si Akemi souhaite réellement quitter les Sacrés?

Cette question ce l'était-elle posée? C'était-elle demandée ce qu'ils voulaient réellement? Que voulait Louna Reyne en intégrant les disparus alors qu'elle aurait pus profiter de sa liberté? Akemi voulait-il réellement délaisser cette vie?

- Ce n'est pas à toi de décider de leur avenir, s'est de leur ressort d'améliorer leur propre vie. Tu n'est que spectatrice que cela te plaise ou non? Mais tu peux aider ta sœur. Tu peux tous les aider. En étant pleinement heureuse, en profitant de ta vie, de ta liberté.

Messages : 22 Date d'inscription : 29/01/2010 Age : 30

Il me parlait comme à une amie de longue date, comme à une personne à qui l'on tient. Pour lui je n'étais pas une inconnue, bien au contraire. Il en connaissait bien plus que tout le monde à mon sujet; il savait mes qualités, mes défauts; il pouvait en déduire toutes mes pensées, toutes mes actions. Il me connaissait parfaitement et j'en étais troublée. Il trouvait toujours les mots justes pour m'empêcher de commettre l'irréparable. Et pourtant, avec ses mains posées sur mes joues et ses paroles si justes, j'ai sentis mon coeur se soulever avant de détourner le regard. J'aurai pu le blesser pour qu'il me laisse tranquille, j'aurai pu mentir, déchirer la seule pensée positive qu'il pouvait détenir de moi. Mais je n'étais pas comme ça. Du moins pas encore. Je savais que le mauvais côté de Nami viendrait fusionner avec mes bons côtés, je savais qu'un jour nous ne serions plus deux entités différentes mais un tout qui pourrait accueillir une nouvelle âme en elle. Je savais tout cela même si je l'avais gardé pour moi seule. Je l'ai regardé droit dans les yeux et j'ai pincé mes lèvres. Qu'avais-je à répliquer à un discours si raisonnable...? Rien ne me venais. J'avais pourtant réfléchit à tout cela et je savais qu'en parler à quelqu'un ne ferait que me faire douter. Je savais que j'en étais capable malgré tout. J'aurai les faveurs de ce gosse. Mais la question n'était pas tellement si je pouvais l'approcher ou non. Elle était plus de l'ordre de : étais-je capable de tuer un enfant? Il détruisait nos vies avec joie, mais pouvais-je me rabaisser à son niveau?

Une chose était sûre : ma vie telle qu'elle était ne me convenais pas. Je n'étais pas née pour vivre une vie rangée à déjà 16 ans. Je n'étais pas née pour faire le ménage tout les mercredi, faire les courses le samedi et vivre sans rien attendre de plus. Je voulais plus, je demandais plus. Et je me suis rendue compte que c'était peut-être trop tard. Que j'avais déjà changé du tout pour le tout. Mina aurait adoré cette vie, mais étrangement, je ne me considérai plus comme telle. J'étais une rose aux pétales de plus en plus sombres. J'avais déjà perdu mon éclat.

- Arrête! Arrête....

J'ai détourné le visage, avant de continuer.

- Je ne peux pas vivre comme ça... Je ne supporterai pas de continuer ainsi... Chuchotais-je.

- J'ai besoin de plus. J'ai besoin de servir à quelque chose. Je n'en peux plus de rester seule à regarder les autres mourir à cause de moi ! Ai-je lâché en criant presque.

Et je me suis rendue compte de ce que j'avais dis. Des mots que je venais de prononcer. C'était vrai après tout... Ma mère, Nami, mon premier petit-ami.... Ils étaient tous morts par ma faute. Et je savais que Louna ou Zachs tueraient pour me protéger.

J'ai sentie les larmes affluer avant de rouler sur mes joues rosies. J'ai regardé Ryu droit dans les yeux, comme une prise de conscience, avant de m'excuser, laissant doucement les mots s'extirper de ma bouche.

Messages : 21 Date d'inscription : 17/07/2010 Age : 33

Elle semblait s'être perdu elle même. Mina Reyne ne voulait pas de cette vie simple alors que tant de ses semblables aspiraient à cet avenir. Ça ne me surprenais pas puisque je savais tout de cette fille, bien que d'un autre côté, j'en ignorais beaucoup. S'était assez complexe, mais j'étais habitué à ce genre de situation conflictuel. J'aurais voulus l'aider, moi qui était pour elle un étranger. Mais d'un autre côté, je pouvais la comprendre mieux qu'un ami.

- Mina, tu ne sais pas à quel point le fait que tu sois là, que tu respire, est déjà en sois une chose importante, que tu aide sans le vouloir beaucoup de tes amis.

J'ai caressé sa joue sillonnée par les larmes tout en gardant un maximum de distance. Je n'avais pas peur de voir Nami apparaitre à cause de cette proximité, j'avais seulement peur d'offenser Mina en devenant trop intime. Parce que même si je comprenais ce sentiment tumultueux qui l'animait, je ne devais pas oublier que s'était le résulta de mon don et non d'une amitié, du temps, des habitudes.

- Alors laisse moi t'aider. Si tu ne supporte plus d'être seul face à cette vie, face à cette souffrance, moi je veux bien t'aider.

J'ai souris un peu maladroitement. Et j'ai laissé ma main rejoindre le vide tout en fixant les yeux brillants de Mina. S'est vrai, je pouvais comprendre que mes propos paraissent absurde et déplacés, mais je la comprenait, je savais tout ce qu'elle avait du endurer. J'étais capable de la soutenir et de lui enlever un peu de ce poids qui pesait tellement sur ses épaules.

- Je sais que ce n'est pas facile, mais tu a la chance d'avoir une vie que beaucoup non pas. Tu peux les aider, mais avant tu devrais te poser, te trouver.

Comprenait-elle? Aujourd'hui elle était perdue, elle se cherchait, elle voulait soutenir ceux qu'elle aimait, se rendre utile et non se laisser surprotéger comme dans l'enfance. Elle voulait d'un avenir différent de celui qu'on lui offrait. J'ai attrapé sa main et j'ai fait une légère pression avec mes doigts pour la rassurer, lui montrer qu'elle n'était plus seul, que désormais elle avait une épaule pour pleurer. Je l'ai tiré dans la foule et je l'ai emmené sur une grande roue. La nuit sombre était éclairée seulement par les étoiles. La brise fraiche était agréable. Et rien n'avait vraiment d'importance, même les sacrés.

Messages : 22 Date d'inscription : 29/01/2010 Age : 30

La présence de Ryu à ce moment là était rassurante. Il dégageait une chaleur douce et réconfortante. Nami ne parlait pas, du moins, ne me faisait pas part de ses pensées, mais ses impressions se mélangeaient aux miennes, ce qui était plutôt déstabilisant. Je regardai la vue ; légèrement mal à l’aise par la hauteur, je me suis rapprochée de Ryu avant de me mettre à m’agripper doucement à son bras, tout en finesse, pour éviter de montrer mon inquiétude.

« J’avoue que je ne suis jamais montée aussi haut…. ! »

J’ai pincé mes lèvres et j’ai regardé la ville. Paris était sublimement illuminé et je commençais enfin à me détendre. J’ai regardé Ryu dans les yeux… Et puis j’ai eu un vide, un de ces moments où l’on ne sait plus vraiment se qu’il venait de se passer, où tout est devenu confus. Ça ne m’arrivais plus très souvent, à vrai dire, ça ne m’arrivais plus depuis que Nami avait cessé de le faire. Et j’ai commencé à comprendre ce qu’il se passait, alors que mon esprit était tout simplement mit de côté… Nami… Nami ; elle….. ! Elle l’embrassait !

Penchée sur lui, une de ses mains s’appuyant sur son genou tandis que l’autre s’était glissée sur sa joue, Nami esquissait un sourire amusé et satisfait. Elle se pencha en arrière avec délicatesse et regarda au loin le paysage qu’elle n’avait pu observer que dans mon esprit.

« C’est cela que tu voulais, non ? »

Son regard dériva sur le jeune homme tandis qu’elle continuait de jouer, s’amusant de chacun de ses gestes maladroits.

Messages : 21 Date d'inscription : 17/07/2010 Age : 33

" Paris le soir ressemble à une toute autre ville. Elle a deux visage, deux identités, un peu comme vous. "

J'ai bien reconnus Nami, dans ses gestes, dans sa façon d'agir. D'après le peu que j'avais appris à son sujet on disait bien d'elle qu'elle était plus entreprenante que Mina. Elle avait un fort caractère. Pourtant Mina ne semblait pas si chétive que ça, avec les années elles avaient sans du doute s'apporter chacune quelques plus non négligeables. Le fait de partager son âme devenait alors un avantage de ce point de vue. J'ai repoussé la jeune fille et je lui ai lancé un regard glaciale, celui qu'un sacré réserve à tous ses ennemis. J'étais comme un fauve en cage, le prétentieux qui pensait pouvoir me dompter était loin de s'imaginer que mon âme était plus noir que blanche.

" Je ne pense pas qu'une gamine dans ton genre devrait faire ce genre de chose. Oups pardon! C'est vrai que nous n'avons que deux ans d'écart! "

J'ai tapé dans mon paquet de cigarette pour en porter une à mes lèvres et j'ai savouré le goût plutôt amer du tabac sur mes lèvres. Je ne comptais plus les secondes ou les minutes qui s'étaient écoulées en leurs présences, s'était rare, il était difficile pour quelqu'un comme moi d'oublier ses principes et le sang qui entachait ses mains.

" Je serais prétentieux de dire cela mais... Vous me faite l'effet d'un calmant. J'arrive presque à oublier que nous n'avons rien en commun, ni nos passé, ni nos présent. "

Cette pensée m'a fait sourire. Elles étaient toutes les deux différentes et assez semblables, Mina, Nami. La jeune fille s'était semble t-il calmé puisque désormais elle observait Paris avec attention. Ça ne devait pas être toujours facile d'être en vie partiellement, de devoir observer le monde à travers la pensée de quelqu'un d'autre. Elle avait du pour cela faire preuve d'un grand courage et d'une grande volonté. J'ai recraché la fumée dont les volutes se sont envolées dans l'air frais de la nuit puis je l'ai regardé.

Messages : 22 Date d'inscription : 29/01/2010 Age : 30

« Très drôle ! » Lâcha Nami dans une grimace. Elle se pencha à nouveau vers lui et lui piqua une cigarette dans son paquet encore ouvert et son briquet avant d’en allumer une à son tour. Je sentais que derrière son dédain et ses moments de colères; elle avait juste envie de pleurer. Elle avait toujours accepté le fait qu’elle était morte et qu’elle ne vivait encore que grâce à moi ; elle me laissait ma vie malgré tout. Donc je lui laissais quelques moments de répits lorsqu’elle le désirait.

« Finalement, tu sais tout de nous. De notre vie, de nos actes… Mais vous allez devoir me parler un peu de vous monsieur ; je ne monte pas dans une nacelle de grande roue avec des inconnus ! »

Elle esquissait un sourire avant de pouffer un peu de rire. Elle aimait se donner de grands airs pour que l’on ne la prenne justement pas au sérieux. C’était une manière de faire oublier ses humeurs lunatiques et parfois violentes. Mais il fallait la comprendre. Elle avait sentit son âme quitter son corps, elle avait regardé ses proches pleurer et elle les avait détruits en voulant leur dire qu’elle était toujours vivante. Elle nageait encore et toujours dans un fleuve à contre-sens, luttant de toutes ses forces avant de se laisser glisser.

Mais savez-vous ce que cela fait de mourir ? Ce que cela procure comme sensation ? La réponse ? Il y en a de multiples ; mais Nami, elle… Elle n’a rien vu. Ni la lumière au bout du tunnel, ni la sensation de flotter autour de son corps. Elle n’a vu aucun Dieu lui tendant la main, aucun proche décédé l’enlacer avec joie. Elle est juste morte de la même manière qu’elle était née : dans le froid et le néant, sans vraiment comprendre ; toujours seule. Autant dire que maintenant, elle se moque éperdument de toute forme d’espoir ; même si de temps à autre elle le ressent.

Mais là n’est pas la question. Nami, regardant toujours Paris en recrachant sa fumée dans le ciel étoilé attendait une réponse. Elle avait besoin de parler à quelqu’un d’autre qu’à moi ; d’espérer pouvoir être aimé par quelqu’un qui n’y serait pas contraint.

Messages : 21 Date d'inscription : 17/07/2010 Age : 33

" Et que voulez vous savoir Mademoiselle? Mes vices cachés? "

J'ai regardé cette fille si différente tout à coup. J'ai été troublé, elle avait dans le regard quelque chose de désespéré et de fougueux. J'ai lâché des volutes qui ont dansé dans l'air pour finalement disparaitre dans l'obscurité. Paris éclairée ainsi était sans doute la ville la plus belle de ce monde. Paris ce soir, semblait aussi fragile que cette fille assise là les cheveux cascadant sur ses épaules.

" Hormis le fait que je sois un sacré... et un traitre pour mes semblables. Il n'y a rien de passionnant à savoir à mon sujet. "

J'aurais bien voulus parler de moi, mais de mon passé comme de mon présent il ne restait rien, seul l'avenir me tendait les bras. S'était étrange de se dire, que j'avais moi même effacé tout ce qui aurait du me construire, que ce soit positivement ou négativement. Chaque être est le reflet des évènements qui ont eu lieux dans sa vie et pourtant de ma courte mémoire il n'y avait que très peu de chose qui me construisait. J'étais un lâche, un monstre. J'ai écrasé ma cigarette sur le banc et j'ai fermé les paupières pour profiter de la brise fraiche.

" Même si je voulais parler de moi j'en serais incapable, j'ai effacé tout ce qui faisait de moi un homme, une entité, j'ai effacé tout mes souvenirs. La seul chose dont je suis certains, s'est que passé ou présent, dans tout les cas je suis un monstre. "

S'était bien bête de penser que je pouvais être autre chose dans le fond. Ce n'était qu'un mensonge, j'aurais beau balayé mes souvenirs, mon histoire, cela ne me rendrait pas plus blanc, pas meilleur. Il y a des fautes que je ne pourrais jamais expier. Tout le monde porte une croix, la mienne se devait d'être terriblement lourde.

" Plus noir que blanc.... "

Messages : 22 Date d'inscription : 29/01/2010 Age : 30

Avoir toujours cette impression obsédante d'être un monstre; d'être une chose ignoble. Oui, moi aussi j'avais déjà eu cette impression. Je crois m'en souvenir... C'était ce jour là. Le jour où je suis morte; tu as pleuré car tu avais perdu ta mère Mina. Ce jour là, j'ai murmuré, les dents serrées, un "bien fait" inaudible. Je m'en suis toujours voulue tu sais. Mais maintenant je n'y pense plus. Nous sommes comme les saisons; en perpétuel changement. Je suis passée par la colère, les larmes, puis le pardon et tu en as fais de même.

Mais pourquoi Ryu ne pouvait-il pas se pardonner? Qu'avait-il bien pu faire de si atroce? Après tout, il avait peut-être tué, torturé, des centaines, des milliers de Damnés, que sais-je. Il avait peut-être trop de sang sur les mains pour en apercevoir la couleur. Mais il m'avait tendu les bras. Il avait voulu me protéger des autres. Tu ne pouvais décidément pas être si méchant.

Me tirant de mes pensées; une voix rauque nous demanda de descendre de la nacelle. Nous étions redescendus et je ne m'en étais même pas rendue compte...! Le temps était passé si vite. Je me suis redressée, légèrement chancelante avant de reprendre un peu d'aplomb. En me tournant vers lui dans une petite roue, mes yeux bleus rivalisaient avec mes cheveux courts d'un châtain plutôt foncé. Comme un écho, prononcé d'une même parole, nos sentiments s'unir étrangement. Déposant un baiser sur sa joue, j'esquissais un sourire amusé.

"Tu es décidément quelqu'un de bien, Ryu-kun. J'espère qu'on se reverra vite."

J'ai tourné les talons et je me suis mêlée à la foule avant de m'arrêter au milieu d'elle, perdue. Mes songes se perdaient dans le brouhaha interminable tandis que j'étouffais mon ressentis. Te reverrai-je un jour Ryu? Tu étais un Sacré, moi une Damnée; nous ne nous connaissions pas, et pourtant.... Pourtant je voulais courir ce risque idiot. Je voulais te revoir encore une fois; même si ce serait la dernière.