Les tréfonds de l'océan. ( pv. Akemi )

Messages : 313 Date d'inscription : 24/01/2010 Age : 33

Quand il m'avait répondue qu'il avait envie d'aller à la mer, j'étais déçus. Sans doute parce que je m'attendais à autre chose. Nous somme donc rentrée à l'appartement, histoire de prendre une douche et de nous changer, de prendre des affaires, puis nous sommes aller au bord de la mer. Que dire, moi je connaissais la plage, le sable brulant et l'eau si claire qu'on pouvait apercevoir son reflet dedans. Je connaissais déjà le bruit des vagues et celui du vent qui balaye cette étendue sans fin. Mais Akemi lui il ignorait tout de cet endroit. Alors parce que de toute façon, s'était mon idée, mais aussi parce que je voulais le voir sourire, j'ai arboré un visage radieux. j'avais même penser à emporter une pastèque! Il existait une coutume au japon qui voulait que l'on bande les yeux d'une personne et qu'on lui donne un bâton pour qu'il casse la pastèque. Et bien qu'on fusse en France, moi je me souvenais très bien de ces jeux qu'on avait fait avec Mina, s'était toujours très drôle. Et puis j'adorais la pastèque, par ailleurs s'était rafraichissant surtout quand on passait une journée à la plage. Puis j'étais pas bonne cuisinière, alors faire un pique nique même si s'était la B.A.B.A de toute femme d'intérieur, non.... S'était trop me demander.

- Je vais me baigner!!!

J'avais déposé ma serviette sur le sable ainsi que mon sac, je me suis empressée d'enlever mes chaussures et de me mettre en maillot de bain. Vous savez ses maillot deux pièce qu'on appelle bandeau, idéal pour bronzer, ce que j'allais sûrement faire au vus de la température de l'eau. Le premier contact des vagues avec mes pieds fut, comment dire, affreux! Normal, la différence de température entre l'air et l'eau devait être suffisamment importante. Alors après moult réflexions et bougonnements je suis retournée m'étaler sur ma serviette pour bronzer. Soit! je ne pouvais pas tout avoir.

- L'eau est trop froide j'abandonne, je capitule. Ce sera le soleil pour moi.....

J'ai jeté un coup d'œil sur Akemi, histoire de décerner quelque chose, une expression n'importe quoi, mais rien. Je n'étais décidément pas très douée. Je me demandais quel sentiment l'animait, qu'est-ce qu'il éprouvait à la vue de cette immensité? Qu'avais-je ressentie la première fois? Je me souvenait plus, j'étais trop jeune... dans un certain sens, il avait de la chance, lui se souviendrait toujours de cette sensation.

- Alors qu'est-ce que ça fait de voir toute cette eau?

Messages : 51 Date d'inscription : 26/06/2010 Age : 33

Nous sommes rapidement arrivé sur la côte et nous nous sommes directement dirigés vers la plage. Je suis resté planté dans le sable pendant un moment, observant la fine ligne entre l'océan et le ciel. J'imaginais tout ce qu'il y avait derrière, le vide, le calme. J'ai jeté mes affaires petits à petits en me dirigeant vers les vagues qui s'écrasaient sur le rivage. Je sentais les grains se sable se faufiler entre mes orteils, l'eau glacée caresser mes jambes et j'avançais doucement. Louna s'était vite ravisée et m'avais arraché un rire amusé. Le ciel était légèrement couvert, mais il faisait assez beau pour bronzer convenablement tandis que je continuais d'avancer. Au bout de plusieurs mètres, l'eau m'arrivait au niveau du buste. Je décidai de me laissé tomber en arrière. Le contact avec l'eau gelée fut terrible, mais je me laissais flotté pour laissé le soleil réchauffer doucement ma peau. Au bout d'une dizaine de minutes, je me suis redressé et j'ai regagné la plage pour m'asseoir aux côtés de Louna. Elle a redressé la tête et m'a demandé ce que je ressentais, en voyant tout cela. J'ai souris, lâché un petit rire amusé par mes propos avant de les prononcer.

- C'est terrifiant. Et fascinant à la fois. J'aurai envie de me laissé porter par les vagues, mais j'ai peur de l'endroit où elles m'emmèneraient... Imagine! En Antarctique! Ou alors sur une île déserte, comme dans Lost, avec des papayes au petit-déjeuner, au déjeuner et au dîner!

Je me suis finalement laissé tombé à côté d'elle, et je la regardai, un peu endormie à cause du soleil. Je me suis avancé vers elle et je l'ai embrassée. Un baiser plutôt salé. J'évitai de la toucher, j'étais gelé et elle devait être brûlante. Mes dents claquaient légèrement et en souriant, j'essayai de me calmer.

- Louu... naaa.... Murmurais-je. Je t'aime.

Je ne savais pas si elle avait entendue ou non, si elle dormait ou reposait ses yeux, mais elle ne répondit pas, et cela ne me dérangeai pas tellement. J'étais bien là. J'étais avec la femme que j'aimais. Nous étions seuls, nous étions heureux. Je me mis à parler, à lui souffller ce qu'il me trottait dans la tête. Je n'avais pas tellement l'habitude de faire cela, mais le fait de penser qu'elle pouvait être endormie me rassurait d'un certain côté. Bien que si elle fut réveillait, cela ne me dérangeai pas non plus, n'allez pas croire le contraire!

- Je veux t'épouser... J'aimerai le faire bientôt. Où tu veux, quand tu veux. Je voudrai que Mina soit notre témoin... Puis nous déménagerions. Ou pas. J'aime beaucoup mon appartement mais j'aimerai bien en changer en même temps. Changer de déco, de cadre... Un jardin serait pas mal aussi. J'aimerai bien que l'on ait une fille aussi... Tu sais, Nami. J'aimerai passer le reste de ma vie avec toi. Je ferai n'importe quoi pour passer le reste de ma vie avec toi. Je ne demande rien d'autre... Tu vas me traiter de taré après mais bon, j'accepte ce dur rang miséricordieux. Parce que tu sais quoi? Ça va t'étonner là, je suis sûr que tu ne t'y attends pas... Je t'aime....

Messages : 313 Date d'inscription : 24/01/2010 Age : 33

Je l'ai écouté alors que la chaleur me poussait à somnoler. Je l'enviais un peu, de pouvoir garder un souvenir intacte de cette première impression face à cette étendue d'eau. A vrai dire, j'aurais aimé redevenir une gamine, redécouvrir le monde avec un nouveau regard, m'émerveiller de tout. Au lieu de ça j'avais l'esprit critique. Tout me paraissait atrocement fade et simple en ce monde. Je me suis collée à Akemi pour avoir un peu de fraicheur, il avait froid et moi je mourrais de chaud, l'un dans l'autre on y gagnait non? Puis il a commencer à parler d'avenir. De toute ces choses qu'il aimerait. S'est marrant parce que moi je ne me projetais nul part, je n'imaginais pas un avenir. Il a parler de mariage, d'enfant, de déménager.... Alors je me suis imaginée femme au foyer. Et j'ai frémit de peur. L'optique d'être une femme sage et attentionnée me rendait malade, j'aimais trop cette liberté, cette adrénaline, jamais le fait de frôler la mort, de lutter pour mes convictions. A quel point aimais-je cette liberté? J'ai posé mes mains sur le torse d'Akemi puis j'y ai posé mon menton tout en le regardant suspicieusement.

- Arrête l'eau de mer!

J'ai fermé mes paupières et j'ai profité de la brise fraiche qui caressait ma peau pour y songer. Il faudrait bien que je m'y fasse non? J'avais dit oui. Et puis une part de moi aspirait à cette vie pleine de paix. Mais l'autre? L'autre haïssait cette idée. J'ai plissé le nez sous la contradiction qui s'imposait en moi et je me suis redressée. J'ai tourné le dos à l'homme que j'aimais pour contempler l'horizon qui se fondait dans l'infini. J'ai murmuré "j'ai peur." plus pour moi même que pour Akemi, je doutais d'ailleurs qu'il ai entendu. Une petite tâche sombre s'est dessinée devant moi et un louveteau est apparus. S'était drôle, parce que je n'avais jamais fait appel à lui. Nos sentiments contrôlaient parfois nos dons, s'était aussi la preuve que je manquais encore d'entrainement. J'ai prit l'animal dans mes bras et j'ai souris. A quoi aurait ressemblé ma vie si jamais il n'y avait pas eu tout ça? L'autre Louna aurait-elle été différente, plus sage, plus calme? J'ai relâché mon étreinte et le loup à disparut, comme un mauvais rêve. Est-ce que par amour j'étais réellement prête à changer? J'ai compris ce que devais ressentir Mina, partager sa vie avec quelqu'un d'autre, s'était terriblement dur.

- Je crois, qu'on devrait se marier rapidement.......

Avant qu'une partie de moi même est raison et me pousse à m'enfuir? S'est ce que je redoutais le plus. De me réveiller un beau matin et de me dire zut! De faire mes bagages et de disparaitre de leurs vie. Ce n'est pas la vie qui est compliqué, s'est l'être humain, s'est nous qui rendons les choses si difficiles. Moi je rendais ma vie insupportable avec toutes ses questions et toutes ses pulsions.

- Est-ce que tu a pleinement conscience de ce que sa signifie? dans quoi tu t'engage? Est-ce que tu est sûr de vouloir ça?

Je me suis retournée et je l'ai regardé, avec cette moue trop sérieuse. Puisqu'on en était venus à parler de ça alors, autant en discuter une bonne fois pour toute. Autant mettre les choses au clair, j'en avais besoin, j'avais besoin d'y voir plus clair, parce que ce brouillard dans ma tête ne m'aidait pas et pesait plus sur ma conscience qu'il ne m'aidait à avancer. Puis il ne s'agissait pas que de moi, s'était nos vies que l'on remettais en cause, nos existences, nôtre quotidien, s'était cette liberté à laquelle on avait goûté.

- Tu est sûr de vouloir d'une fille qui peut faire ses bagages n'importe quand sous prétexte qu'elle étouffe? On sait très bien tout les deux comment je suis. Je ne serais jamais une parfaite petite femme au foyer qui t'attendras en te préparant des bons petits plats et élevant ta marmailles! Ce sera jamais moi ça!

J'ai reprit mon souffle et j'ai détourné les yeux pour fixer un point encore inconnus. S'est toujours dur de soutenir le regard de quelqu'un, non? Pour ma part je détestais ça. J'avais l'impression de trahir la moindre de mes pensées à chaque fois que je croisais les pupilles de quelqu'un.

- Tu a conscience que nous sommes des personnes à part. Qu'on est menacé de mort, que ce genre de vie on nous la refusera. Tu est conscient que tu fais partie des sacrés, que tu peux partir et ne jamais revenir! Tu est conscient de ce que tu me demande?

J'ai songé à ce soir là ou je suis rentrée, ou il n'y avait plus personne. A quel point avais-je changé depuis? S'était comme si une partie de mon être s'était brisé. Depuis, la nuit je guettais le moindre bruit, je m'inquiétais du moindre craquement. Depuis, je ne dormais que très peu. S'était assez bête, je dormais, certes, mais pas d'un sommeil réparateur.

- Tu veux vraiment de cette vie?

Je n'ai plus entendu que les battements de mon cœur, mes oreilles bourdonnaient. S'était comme un trop plein de vérités, des évidences que je ne voulais pas voir, toutes ces questions, j'aurais tout aussi pus me les retourner. S'était un flot d'inquiétudes, de doutes. Je pouvais bien mettre de côté la liberté, mais est-ce que ça en valait vraiment la peine? c'est ça dont je voulais être certaine.

Messages : 51 Date d'inscription : 26/06/2010 Age : 33

Je la regardais s'agiter, froncer les sourcils, me poser des questions et alors qu'elle était extrêmement sérieuse, je lâchais un rire amusé. Avait-elle vraiment cette vision si classique et rangée de la vie de famille? Était-ce finalement cela? Moi qui n'avais jamais rien connu de tel, je ne pensais pas du tout à ce genre de choses. J'imaginais une vie comme à l'orphelinat, cette vie de bohème qui m'avait tant plus. Nous avions un immense jardin, des arbres centenaires; nous faisions des tours en bicyclettes et montions sur les toits, nous voyagions... Nous allions au marché, mangions des fruits frais, faisions la cuisine ensemble...

- Jamais je ne te demanderai de faire la cuisine tous les soirs, de m'attendre ou de briquer la salle de bain à fond, je ne te demanderai jamais rien Louna. Je sais comment tu es. Je sais ce que tu ressens lorsque tu as envie de partir et j'accepte cela. Mais tu as raison. Rien ne va être facile, mais j'ai confiance. Mais je comprendrais tout à fait si tu ne veux pas, si tu ne veux pas te marier, avoir des enfants, je comprendrais Louna, nous sommes jeunes! Donc j'attendrai, jusqu'à ce que tu le veuille, même si ce jour n'arrive jamais. Ne te torture par l'esprit pour ça s'il te plaît...

J'ai esquissé un sourire qui se voulait rassurant, je ne voulais pas qu'elle se sente piégée ou quoi que ce soit d'autre. Je voulais juste qu'elle fasse se dont elle avait envie, quand elle avait envie. Je savais que son instinct animal, son envie de liberté grandissait de jour en jour. J'avais sentie la différence entre avant mon départ et à mon retour. J'avais vu son regard changer, se poser sur le ciel, sur l'horizon. J'avais vu son visage chercher un brin de nature. Et j'acceptais totalement cela, tout comme le fait que j'acceptais de me bercer parfois d'illusions. Nous n'avions pas une vie comme les autres et j'en étais heureux. La leur avait l'air tellement fade et sans vie, tous ces parents rangés qui vont au travail, reviennent pour payer leur loyer et offrir des études à leurs marmots, futurs engrenages dans cette usine. Je savais que mes enfants ne seraient pas comme ça, ne seraient pas un ultime rouage de l'état. C'était cela qui me confortais...

Messages : 313 Date d'inscription : 24/01/2010 Age : 33

" tu dis ça comme ci s'était évident et parfaitement acceptable."

Ce que tu ne comprenais pas, s'est que je n'imposerais cette vie à personne. Tu avais des aspirations différentes des miennes s'est vrai, tu était sans doute capable d'attendre et comme tu semblais si sûr de te convenir de ça et rien que de ça. Seulement au début ce serait suffisant, mais après tu te lasserais. Il était aussi évident que je n'imposerais jamais ma vision de la vie. Il était évident que je ne t'imposerais pas mon avenir. Il ne te plairais pas même si tu me disais le contraire. Finalement cette discussion ne m'avait apporté rien de plus, sauf cette certitude, je devais vraiment changer de comportement et me faire à cette nouvelle vie.

" Très bien je capitule, j'arrête de me torturer la cervelle...."

Je suis venus me coller à toi, j'ai posé ma tête sur ton torse et j'ai fermé les yeux pour écouter les battements de ton cœur qui se mêlaient au bruit des vagues. S'était une mélodie apaisante. J'ai esquissé un maigre sourire tout en me demandant combien de temps je pouvais rester là à tes côtés, sans ressentir ce besoin oppressant de partir. Je me suis demandé si ma volonté à elle seul pouvait avoir raison de ma nature. Puis j'ai compris, que je me compliquerais toujours la tâche parce qu'il mettait impossible de ne pas y songer un seul instant.

" Je veux pas me marier à l'église, j'ai horreur de ça, je veux me marier dans un champ de tournesol! Si t'arrive à trouver un prêtre qui accepte ça... Je t'épouse dans la seconde même! "

J'ai ris de bon cœur. S'est vrai, j'avais horreur de ces lieux sacrés, le mariage lui même se référençais à la foi et donc à dieu, seulement j'étais loin de croire à toutes ses idioties. Puis se marier à l'église alors qu'il n'y aurait presque personne pour assister à ce mariage, s'était stupide....

"je suis sérieuse là!"

J'avais mis le dos de ma main sur ma joue pour cacher le sourire qui ornait mes lèvres. Il aurait été aussi simple de me mettre une corde autour du coup. Je n'avais jusqu'alors même pas songé à ce que penserais mon père en apprenant la nouvelle, qu'est-ce qu'il penserait de sa fille lui qui ne la voyait pour ainsi dire plus.

"Je veux déménager à la campagne, comme ça notre fille sera élevé à l'air pur, puis j'aimerais que Mina vienne avec nous, mais elle ne nous suivra pas, elle a ça boutique de fleurs maintenant..."

L'optique même de m'éloigner de ma sœur m'effrayais, pourtant s'était dans la logique des choses, on quittait ses parents une fois adulte, on délaissait ses frère et sœur au profit de sa propre vie. Seulement j'avais régit ma vie autour de mina, sans elle, je perdais un peu la raison de ma présence en ce bas monde.