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 Le nouveau Départ - L'Orphelinat

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Akemi Ten

Akemi Ten

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Le nouveau Départ - L'Orphelinat _
MessageSujet: Le nouveau Départ - L'Orphelinat   Le nouveau Départ - L'Orphelinat EmptyDim 14 Déc - 15:36

J'allais venir Lou, Louna, mon p'tit loup... Juste quelques détails à régler, quelques plaies à cacher. Je préférai te voir énervée qu'inquiète. Je t'aurai fais les yeux doux, j'aurai embrassé ton cou, tes pomettes et tes lèvres... Si tu m'aurai laissé faire. On allait s'en sortir. Avec des bleus, avec des larmes, mais on allait y arriver, comme d'habitude. Louna Louna. Qu'est-ce que tu as fais... À vouloir mordre de tes crocs tous ceux qui auraient à peine posé le regard sur tes louveteaux.


Je me suis réveillé avec bien pire qu'une gueule de bois. Un mal de tête à en vomir plusieurs fois. J'entendais les cris des filles résonner dans ma tête, et j'étais comme cloué au lit. Tout mon corps semblait tellement lourd, comme enfoncé dans le matelas. J'essayais d'imaginer que leur papa en pleine forme se levait et allait leur donner le biberon, jouer avec elles et les bichonner, mais après un nouvel essai d'illusion, mon nez se mit à saigner et je m'évanouissais encore.
A mon réveil je ne savais pas combien de temps était passé, mais plus un bruit ne se faisait entendre dans la pièce. La panique me gagnait et en me levant d'un bond je fus totalement déboussolé. Je tanguais contre les murs m'écrasant de tout mon poids contre les meubles. Ma tête tournait et mes yeux cherchaient dans tous les sens une trace de mes filles tandis que mon coeur priaient qu'il ne se voit pas écoulé trop de temps.

Deux berceaux vides.

Je pris ma tête entre mes mains en hurlant et en m'arrachant presque la peau du visage; tentant de rester debout du mieux que je pouvais.

"Lounaaa..... Louna.........." dis-je entre des sanglots intarrissables.

La pièce tournoyait tellement vite que je vomis à nouveau et m'éffondrais sur le parquet froid. Mon seul souvenir de cette pièce fut un léger courant d'air me donnant des frissons sur ma peau suante. Ma chemise était ouverte et du sang couvrait mon torse. J'avais des marques de seringues sur les bras... Nantel devait en être la cause. Mon regard vide se tourna vers le long couloir de l'appartement et la dernière chose que je vis, fut la porte entrebaillée, et la conviction que Nantel y était pour quelque chose.

Mon réveil fut plus doux que le précédent. La lumière crue me brûlait les yeux et les bips des machines m'agaçaient. Je me mis à tousser, à m'étrangler. J'avais une sorte de tuyau enfoncé au fond de la gorge que je finis par me faire sortir moi même avec écoeurement. Mes bras me semblaient lourds, mais j'avais les idées claires. J'entendais du bruit autour de moi, des infirmières qui s'agitaient, des cris dans le couloir... Quelqu'un rentra dans la pièce et se mit à me parler. C'était un médecin, mais je n'avais ni l'envie ni le courage de lui répondre. En étant maudit depuis toutes ces années j'avais fini par mépriser les forces de l'ordre et les professionnels de la santé qui s'acharnaient avec des produits toxiques à vouloir nous guérir... Je fronçais les sourcils car soudain tout me semblait vide. Au fond de moi, j'avais le sentiment que j'avais perdu quelque chose... Louna, les filles... Mon regard redevint vif et mon coeur s'accéléra.

- Est-ce que mes filles vont bien? Où est ma  femme? Vous l'avez prévenue ? Depuis combien de temps suis-je là ?
- Calmez vous, ce n'est pas bon pour vous!...

Le pouce du médecin appuya sur une transfusion près de moi et ma main attrapa son poignet fermemant.
- Je veux voir ma femme! Hurlais-je.
- Personne n'est venu vous rendre visite depuis votre arrivée ici monsieur. Vous êtes là depuis plus d'un an.

Ma main tomba comme une masse et j'imaginais mes enfants toujours dans les bras de Nantel. Peu de temps après, alors que les larmes s'agluttinaient dans les coins de mes yeux, je me sentis à nouveau nauséeux. Je ne sais pas si c'était du au médicament ou à la pensée de mes enfants. Mais je me rendormis, pour seulement quelques heures cette fois ci.

Le médecin m'annonça que j'avais eu un problème cérébrale. Un morceau de mon cerveau s'était nécrosé. Personne ne savait pourquoi. Ils ont su soigner ça du mieux qu'ils pouvaient pour que je survive tout simplement. Après une petite rééducation et traitement, je fus enfin autorisé à rentrer chez moi. J'étais complètement déboussolé et mon premier réflexe fut de me diriger chez Nantel. J'avais un vieux manteau noir offert par l'hopital, un jean et un t-shirt. L'endroit n'était pas comme d'habitude. Les haies n'étaient pas taillées, la porte faisait poussiéreuse. Un homme qui faisait une tête de plus que moi ouvrit la porte.

- T'es qui? Qu'est-ce que tu veux?
N'ayant plus vraiment l'habitude de parler, ma voix dérailla dans un premier tant, puis s'éleva sans être forcément très audible.
- Je voudrai voir Nantel, il a quelque chose qui m'appartient...
L'homme s'ésclaffa et sorti dehors pour me faire face en fermant la porte derrière lui.
- Nantel n'est plus là. D'où tu sors toi ? C'est fini ces conneries de maudits. C'est plus qu'un gamin à la con. Il doit être dans une famille d'accueil ahaha.
Sa réponse me déconcerta un peu mais je ne perdis pas mon objectif de vue.
- Il a pris mes filles, dis moi où il est.
- Désolé mec, mais il ne doit plus les avoir. En tous cas ce gamin il n'a plus rien.


Il rerentrit dans la maison imposante et je restais planté comme un con devant pendant au moins dix minutes. Je me suis assis un peu plus loin sur les marches juste devant et d'un geste de poignet j'essayais de matérialisé quelque chose; mais rien. Juste un gros mal de crâne et une fatigue cuisante. Ils m'avaient rendus quelques affaires à moi à l'hopital. Un téléphone, ma carte de crédit, ma carte d'identité. La batterie était à plat mais de toutes façons ma ligne devait être résiliée. Je me levais et me mis à parcourir de jours en jours tous les endroits que je connaissais. Le bar de Lou, notre appartement qui n'était plus à nous depuis bien longtemps, mes mails, l'Institution était désormais détruite... Mais rien. Aucune trace d'elles.

Je suis allé voir Mina, toujours dans son magasin de fleurs. Elle était toute pimpante, mais avait une certaine tristesse dans le regard. Elle m'a fait un thé et nous nous sommes assis autour d'une petite table de jardin dans son magasin. Elle m'a dit que les pouvoirs de tout le monde avaient disparus du jour au lendemain. Qu'elle n'avait plus eu de nouvelle de personne non plus. Nous ne répondions plus au téléphone ni à l'interphone. Alors elle attendait.

- Tu sais, j'ai compris immédiatement que c'était fini. J'ai dis "Bonjour Nami!" en me réveillant, et c'est tout. Je n'ai jamais plus eu de réponse. Je n'ai même pas pu lui dire au revoir, tu sais. Et contrairement à vous je savais que je ne la reverrai jamais. Dit-elle en souriant.
En désespoire de cause, elle me conseilla tout bonnement d'aller en parler à la police. Je leur expliquais mon histoire, la maladie, sans mentionner les pouvoirs, que je cherchais mes filles et ma femme, que je n'avais plus de nouvelles.

Il m'annonça que les recherches avaient démarrées lorsque ma voisine de palier avait appelé en me retrouvant seul allongé sur le parquet en sang. Elle avait vu des hommes et un enfant emmener mes deux filles; et ils avaient été retrouvés. Les enfants avaient été placés en foyer et le gamin aussi. Les hommes avaient été jugés et étaient en prison. Mais ils n'avaient aucune trace de ma femme malgré leurs recherches.

Mon but premier était de retrouvé mes filles, même si j'étais inquiet que Louna n'ait à ce point pas donné de signe de vie. Qu'elle n'avait pas été elle même chercher nos filles des bras de Nantel maintenant que tout s'était calmé. J'avais peur que quelque chose lui soit arrivé.


L'adresse de cet orphelinat me fit vaguement sourire. Connard de destin.


Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas remis les pieds ici. Les frissons parcourraient mon échine mais  j'avançais d'un pas décidé vers la grande bâtisse isolée, un petit sac de voyage jeté sur mon dos. J'avais fais des heures de train pour arriver enfin ici. Mon point de départ, le même que celui de mes filles... J'étais déjà content qu'elles n'aient pas été adoptées et je me suis vaguement dis que c'était peut-être à cause de leur sacré caractère.

Un sentiment d'effroi me parcourrait. Je les avais quittés poupons, mais maintenant elles ne me reconnaitraient peut-être plus? Je n'avais aucune idée de comment réagir face à ça. Elles avaient quatre ans maintenant... Je n'arriverai peut-être pas à les reconnaitre.
Mon coeur s'accélérait et je pris quelques cachets contre les maux de tête. En relevant les yeux j'entendis des cris et deux petites filles qui galopaient dans les fleurs et les hautes herbes. Deux petites têtes identiques. Sans réfléchir je me mis à pleurer.

- Myna, Namy!

Les deux petites se stoppèrent et me jaugèrent. Devaient-elles aller vers un inconnu ?
Namy prononça tout doucement "Papa?" et Myna se tourna vers elle avec un air interloqué. Arrivé à leur niveau, je m'abaissais et les pris dans mes bras pour les serrer fort contre moi. Sentir leur bon parfum. Elles ne bougeaient pas trop, elles semblaient un peu mal à l'aise mais contentes quand même.

En relevant les yeux pour les essuyer, je me pris une énorme claque. Lou, Louna, mon p'tit loup. Juste devant moi. Sous mes yeux. Là, putain, là, juste là. Qui me dévisageait avec une certaine inquiétude comme si j'allais les blesser. Pourquoi tu n'étais pas heureuse de me voir? Pourquoi tu me regardais comme ça? Mon coeur si comblé me faisait maintenant mal à un point.

- Louna?

Je me suis redressé, laissant mes affaires sur le sol et les deux petites filles dubitatives. Elles ne comprennaient pas bien pourquoi l'on se connaissait et Lou me regarda avec un air de surprise. Le monde retrouvait son sens. Il tournait à nouveau dans la bonne direction. Tu étais en vie, tu étais là. Je voulais tout de toi, je voulais t'avoir à nouveau, je voulais te prendre dans mes bras et tout t'expliquer. Je ne t'avais pas abandonné je te le promets, j'étais juste redevenu humain et faible. Je m'approchais doucement, tendant mes doigts vers elle,les glissant dans ses cheveux et la désirant plus que tout au monde, pour poser mes lèvres sur les siennes.
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Louanne Reyne

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MessageSujet: Re: Le nouveau Départ - L'Orphelinat   Le nouveau Départ - L'Orphelinat EmptyLun 15 Déc - 19:18

Un vœux... En échange d'un renouveau. Des mèches rose qui redeviennent châtain... Et puis plus rien. Seulement des souvenirs envolés et une part de soit même. Parfois dans mes rêves j'entends le hurlement d'un loup, un appel, qui se suit d'un grand vide, alors je me réveille brutalement, le visage en sueur, comme tiré d'un cauchemar. N'y a t-il donc rien pour moi dans ce monde?

J'ai observé cet homme prendre "mes" filles dans ses bras, les yeux rempli de larmes, un mélange de nostalgie et de joie. A quel point étais je près de la vérité? Si j'avais su, mais aucun souvenirs ne me revenait, même face à ce visage qui en m'apercevant s'éclaira.

"Louna?"

C'étais la deuxième fois que l'on m'appelais ainsi... Deux fois si on comptais ce vieux monsieur dans ce bars... Il avait semblé inquiet, soucieux et son regard avait suivi ma course folle dans l'obscurité de l'hiver, sans savoir si je reviendrais un jour, ni pourquoi un tel comportement. Effectivement, je n'étais jamais revenue dans ce lieux. Il me semblait plus sain que je n'y remette jamais les pieds, une sorte de pressentiment. Mais je m'égare. Cet homme, il avançait dangereusement vers moi... Ses doigts attrapèrent une mèche de mes cheveux et il approcha son visage du mien. Quel drôle de manière tout de même! Qu'est ce qu'il croyait?
D'un geste, ma main vient balayer la sienne dans la ferme intention qu'il stoppe dés maintenant ce qu'il avait l'intention de faire. Et naturellement mes jambes effectuèrent un mouvement de côté pour ce dégager de cette proximité... Malsaine?

- Je ne sais pas qui vous êtes, à part qu'il semblerait que vous soyez le père de ces deux enfants. Venez à l’intérieur, il a quelques formalités à remplir, on ne confie pas les enfants à n'importe qui, vous devrez en discutez avec les nones, ce sont elles qui s'occupent de l'orphelinat.

D'un geste vif je m'engouffrais dans l'orphelinat... A vrai dire je souhaitais retrouver la paix et la tranquillité que m'inspirais les lieux et aussi faire part de mon mécontentement aux nones face au comportement de cet homme, avant qu'il ne nous ait rejoint.
Les yeux luisant de colère et d'amertume j'ai ouvert la porte du bureau en marmonnant quelques mots.

- Quel toupet cet homme! Il vient réclamer ces petites après tant d'années, tant d'années d'abandon et il s'approche de moi comme une vieille connaissance! Mais pour qu'il se prend!

Une main vint se poser sur mon épaule, l'une des nones tout sourire eu juste le temps de me répondre " Tu ne te souviens de rien Louna, que sait tu des règles et des coutumes par ici, tu as peut être juste mal interprété ses intentions... " Mais à peine avait-elle dit ses mots qu'il arrivait, tenant ses filles par les mains... Ces êtres que j'avais chérie et aimé.. Comme une mère. J'ai ravalé un sanglot et ma colère, car après tout nôtre rôle n'était pas de les aimer de cette façon, mais d'un amour bienveillant, puis de les laisser aller vers de nouveaux horizons. Ce n'étais pourtant pas la première fois, mais cette fois...

- Je m'excuse, je ne voulais pas me montrer agressive... J'ai quelques difficultés avec les relations humaines... J'ai perdu la mémoire alors parfois je suis méfiante et mes réactions sont ... Et puis je dois vous avouer que voir Myna et Namy partirent .... ça me rend vraiment triste.

J'ai une nouvelle fois confronté ce visage pour mieux détaillé la ressemblance entre l'homme et l'enfant. Il était vrai que les petites lui ressemblaient énormément, les mêmes yeux gris, comme un ciel d'orage, les mêmes cheveux, fin, sombre.. Mais Myna et Namy ne ressemblait pas en une chose à cet inconnus, non, elles étaient farouche, sauvage, certes pleine de bonté, de tendresse, comme il semblait l'être mais avec une différence, une liberté qu'il n'avait pas. Elles me ressemblaient pour cela, sans doute à force d'évoluer à mes côtés...

- Je vais vous laisser régler les derniers détails. Myna, Namy, venez dehors avec moi, je vais vous lire une histoire pendant ce temps là, votre papa à quelques papiers à remplir avant que vous ne rentriez avec lui, chez vous.

J'ai emmené les petites dans le jardin ou nous nous sommes installé dans l'herbe. L'une est venu s’asseoir sur mes genoux, tandis que l'autre c'est collé à mon bras. Et d'une voix pleine d'émotion j'ai commencé à lire... Elles profitant une dernière fois du son de ma voix et moi de leur chaleur et de leur amour...

Un au-revoir, un adieu.... ?
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Akemi Ten

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MessageSujet: Re: Le nouveau Départ - L'Orphelinat   Le nouveau Départ - L'Orphelinat EmptySam 17 Jan - 15:08

Elle était là devant moi, et pourtant si lointaine. Si innaccessible. C'était comme voir son corps remonter à la surface puis se perdre dans des eaux troubles et agitées. Tu me parlais si froidement, je n'aurai su dire si tu étais juste en colère contre moi ou si vraiment tu ne me reconnaissais pas.
Je suis resté dehors avec les filles et en discutant de toi avec elles, j'ai compris qu'elles ne savaient pas que tu étais leur mère. Tout comme toi. Si tu avais su qu'elles étaient tes filles, évidemment que tu ne les aurais pas laissées ainsi, "à adopter". Tu te serai battu pour les garder contre toi, mais c'est un peu ce que tu fais en ce moment. A croire que ton instinct de louve te disait de m'arracher la tête comme je t'arrachais le coeur.
Si j'avais perdu mes pouvoirs, si tout le monde les avaient perdus. Peut-être que toi aussi. Peut-être que tes rêves avaient disparus avec tes sentiments, comme si tout cela ne t'était pas autorisé, tout ce bonheur. Mais dans tes longs cheveux châtains, j'appercevais encore les quelques reflets roses que j'avais tant aimé et chéri.
Une des nones est venue nous chercher et nous sommes rentrés à l'intérieur. Mon coeur s'est pincé en te voyant.

- Je m'excuse, je ne voulais pas me montrer agressive... J'ai quelques difficultés avec les relations humaines... J'ai perdu la mémoire alors parfois je suis méfiante et mes réactions sont ... Et puis je dois vous avouer que voir Myna et Namy partirent .... ça me rend vraiment triste.

Je t'aurai serré dans mes bras tellement fort, j'avais envie de te dire que tout irait bien et que j'étais là désormais. Je t'aurai redonné tous tes souvenirs comme des perles précieuses déposées dans tes cheveux. Tu es sortie avec les filles me laissant seul avec la nonne.

Soudain elle se retourna brusquement et me pointa du doigt.

- Vous la connaissez n'est-ce pas? Louna. Elle est arrivée peu de temps après l'arrivée des filles et elle s'est attachée tout de suite à elles. Comme une mère qui cherchait ses petits.


Mon regard se redressa tendrement sur la dame et tout en passant une main dans mes cheveux et en souriant faiblement.

- Nous ne sommes pas obligés de remplir les papiers tout de suite. Il me faudrait juste un peu de temps. Les filles ne me pardonneraient pas si je les arrachais des bras de leur "mère".


La vieille femme fronça les sourcils mais compris où je voulais en venir et accepta. Elle m'ammena dans une annexe à la bâtisse où je pourrai séjourné seulement une semaine, après je devrais emmener les filles, avec ou sans Louna. Une semaine pour lui faire comprendre. Une semaine pour qu'elle m'aime à nouveau.

Je pourrai revenir plus tard mais cette bâtisse était si loin de tout...

En ouvrant la porte du petit pavillon au toit bleu-vert, la pièce baignait de la lumière velouté du coucher de soleil. La fine poussière se soulevait tandis que par la grande fenêtre, qui semblait sortie du XIXeme siècle anglais, je pouvais admirer les arbres s'agiter et les hautes herbes se courber sous le poids du vent.
La vieille nonne se mis sur la pointe des pieds pour sortir des draps propres d'une armoire et les posa sur le lit.

- Vous pourrez aérer un peu et nettoyer ça ne fera pas de mal. Vos filles continueront de dormir dans les chambres communes mais vous pourrez assister aux repas et aux heures de jeux et à border les enfants. En contre partie ce serait bien que vous aidiez avec quelques bricoles dans l'orphelinat! Oh ne vous inquiétez pas, trois fois rien! Dit-elle avec un air de malice qui me laissait suggérer que je n'allais pas beaucoup voir mes filles.

- Rejoignez moi dans vingt minutes dans l'entrée pour l'heure du repas.

Elle fit demi-tour en laissant la porte ouverte. Je passais un petit coup de balais sur le parquet avant de vider mes sacs et ranger mes affaires dans le placard. Je n'avais pas grand chose au final. Une photo souvenir de moi et Lou. Des mots griffonés, des baisers déposés sur du papier. Elle me manquait tellement. Nous avions appris à vivre l'un sans l'autre, mais c'était comme si une partie de moi n'était pas présente. Comme si j'étais un peu vide sans elle, en fin de comptes.

Je me passais un coup d'eau sur le visage puis changea de t-shirt. Et après avoir patienté, assis sur le bord du lit; je sorti rejoindre les filles.
En me voyant arriver sans mes affaires, Louna haussa un sourcil. Une nonne vient éclairer la situation avant qu'elle n'ai pu poser de question.

- Monsieur Ten va séjourner quelques temps avec nous pour apprendre à mieux connaitre ses filles et réaliser un départ en douceur pour elles. Nous savons qu'elles sont très proches de vous Louna et le but n'est pas de les arracher de ce qui a toujours été leur foyer. Il logera dans le pavillon et nous aidera dans les tâches pendant une semaine. Louna tu seras en charge de ce monsieur. N'hésite pas à lui donner des choses à faire! Il a dit que ce serait avec grand plaisir.

Je ne me rappelais pas spécialement avoir prononcé ces mots mais je remerciais la nonne de m'aider dans ma tâche. Sans réfléchir je me mis à regarder Louna tout en me perdant dans mes pensées. Elle était si belle... Cela faisait si longtemps que je ne l'avais pas vu ailleurs que dans mes songes. Soudain je sentis son regard peser sur moi et je sortis de ma rêverie.

- Ah, excusez moi. J'ai oublié de me présenter, même si vous savez qui je suis. Je m'appelle Akemi Ten. Enchanté, dis-je en lui tendant la main tout en souriant.
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Louanne Reyne

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Le nouveau Départ - L'Orphelinat _
MessageSujet: Re: Le nouveau Départ - L'Orphelinat   Le nouveau Départ - L'Orphelinat EmptyDim 18 Jan - 0:52

C'était un mélange de joie, d'incompréhension, jamais encore un inconnus n'était resté ici... non.. jamais. Pourquoi un tel changement? L'argument de la nonne me parut peu convainquant mais passons car après tout, je gagnais du temps, du temps et des souvenirs, même s'il faudrait tôt ou tard que je laisse « mes » enfants. La nonne nous laissa et après un regard insistant il finit par se présenter officiellement. Akemi Ten. Ce nom ne m'évoquait rien, mais que devait-il m'évoquer de toute façon ? Je me suis redressée et j'ai épousseté ma robe, il était temps, je devais me montrer raisonnable et adulte, pour ces petites. Avec un maigre sourire, mais un sourire tout de même, je me suis présentée à mon tour.

- Enchantée, je me prénomme Louanne.

Impossible pour moi de donné mon nom... ici je n'en avait pas et puis je ne m'en souvenait pas, mais qu'importe, ce n'était pas important dans un orphelinat où certain enfants ne connaissais rien, ni de leur passé, ni de leur véritable identité. Ce n'était rien comparé à leur souffrance.

Le soir est vite tombé et je n'ai rien changé à mes « habitudes ». J'ai filé en cuisine préparer le repas tandis qu'Akemi s'occupait des petites. Cette mission me semblait juste, après tout, il avait perdu tant de temps auprès de ces filles, je me voyais mal lui refuser ses moments. Précieux moments. Le repas c'est passé dans le calme, le respect, à vrai dire je me souciais peu de l'homme présent à table mais bien plus des enfants dont j'avais la charge. Une fois arrivée l'heure du coucher j'ai laissé Mr Ten m'accompagné afin de coucher Myna et Namy. Je l'ai regardé les border, les embrasser... Sans trop oser interférer dans ce moment d'échange, entre un père et ses enfants. Pourtant il c'est écarté, son regard m'a invité à faire ce que j'avais l'habitude de faire. Sans aucune gène je me suis alors penchée sur ses petites que j'aimais tellement, j'ai embrassé leur front et puis j'ai caressé leur cheveux, tour à tour, comme l'aurais fait une mère. Je leur ai murmuré que je les aimais, et puis je m'en suis allée.. les larmes aux yeux. Je n'avais pas de le droit de les aimer de la sorte, aussi me suis je dit que ce serait la dernière fois, que je prononcerais ces mots «  Je vous aime ».

Dans la nuit froide je suis sortie, j'ai balayé les larmes qui menaçaient de tomber et je me suis assise sur le banc devant l'orphelinat pour contempler le ciel étoilé. Aucun bruit, sauf le bruissement des feuilles secouées par le vent, puis soudain celui de la porte d'entrée, ce grincement typique. J'ai vu une silhouette se dessiner sur le sol, celle d'un homme, la sienne, Akemi.


- Vous ne devriez pas sortir, vous risquez de prendre froid...

Moi je ne m’inquiétais pas de cela car j'étais sortie couverte d'une couverture polaire sur les épaules, j'avais ramener mes jambes contre moi, ce qui me permettais d'être au chaud . Blottie sous la couverture.

J'ai tout de même laissé une place sur le banc, pour qu'il puisse s’asseoir, peut être voulait-il discuter, de ces filles, de leurs habitudes ici...


- Vous vouliez parler de quelques chose ? Des filles ?

C'était mon rôle, mon devoir de répondre aux interrogations des parents, car après tout durant ce temps d'absence nous nous occupions de leurs enfants, futurs enfants. Je me suis radoucie, doucement j'ai reprit une attitude professionnel, je devait être à l'écoute, car son rôle de père par la suite ne serait peut être pas facile à gérer si je ne lui donnait pas les bons outils pour réussir. J'ai plongé mon regard dans le sien, dans ce regard gris cendre et j'ai attendue.
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Akemi Ten

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Le nouveau Départ - L'Orphelinat _
MessageSujet: Re: Le nouveau Départ - L'Orphelinat   Le nouveau Départ - L'Orphelinat EmptyLun 16 Fév - 18:13

Je voulais lui dire. Biensûr que je sais qui tu es ma douce et belle Louanne. Evidemment. Je t'ai connue sous toutes tes formes, dans tous tes états. Mais j'ai juste souris. Tu as tourné les talons suite à notre silence pesant et je suis retourné auprès des filles. Ce n'était pas vraiment moi, "l'homme de la situation". J'ai toujours été un peu gauche; à faire les mauvais choix. Ceux qui n'étaient pas les plus raisonnés, ceux qui nous conduiraient forcément à un moment donné à nous blesser l'un l'autre même s'ils se voulaient toujours protecteurs.

Nous avons bordés nos enfants pour la première fois depuis bien longtemps ensemble. Elles étaient déjà si grandes. J'avais tellement de temps auprès d'elle. Des mois voir des années irrécupérables. Et toi mon loup. Tu en profitais toujours avec une épine dans le coeur. Elles sont à toi, ce sont tes filles. Aime les, n'aie pas peur.

Tu as vite disparue le temps que j'éteigne la lumière, mais je n'ai pas eu besoin de te chercher bien loin. Après tout, tu es ma femme.
En poussant la vieille porte le plus lentement possible pour faire peu de bruit, elle se mit à grincer comme jamais.

- Vous ne devriez pas sortir, vous risquez de prendre froid... Vous vouliez parler de quelques chose ? Des filles ?

Tu étais si jolie, emmitoufflée comme lorsque nous manquions de chauffage ou parce que nous avions encore cassé la fenêtre de la cuisine... Je me suis assis à côté de toi et je m'apprêtais à saisir ta jambe par réflexe avant de me rétracter. Je ne savais d'un coup plus quoi faire de mes bras et mes jambes. J'ai fini par me détendre en faisant tout de même exprès de me coller très légèrement à toi, juste pour sentir un peu ta chaleur contre moi.

- Elles sont belles comme tout. Elles me ressemblent un peu. Elles tiennent beaucoup plus de mon épouse. Ca se voit plus maintenant que lorsqu'elles étaient deux petits bambins. ... Vous savez je vois bien que vous y êtes très attachée... Et comment dire... Je voulais juste être franc avec vous... Vous expliquer pourquoi je n'ai pas pu venir les chercher avant. Car c'est important pour vous et pour moi, que vous sachiez qu'elles comptent pour moi.

Je soupirai et mon souffle disparu dans un nuage blanc tandis que je m'appuyais au fond du banc pour me réchauffer peu.

- Vous vous souvenez de ces maudits? Ces personnes qui possédaient des dons? Ma femme, moi et mes filles en étions. Des maudits. Nos filles étaient spéciales mais notre vie était stressante. Ma femme ne rêvait que d'une chose : vivre en paix avec nos filles. Mais quand nos pouvoirs ont disparus, ça m'a causé d'énormes problèmes de santé. Alors je n'ai pas pu venir les chercher immédiatement. Maintenant il faut que je retrouve ma femme aussi. Dis-je en tournant mon regard vers elle.

J'allumais une cigarette dans l'espoir que l'odeur lui rappelle des choses. La lumière du briquet illumina son visage d'une lumière orangée. Je ne pouvais pas te perdre. Pas maintenant, pas aussi près du but... Tu l'avais Louanne, ton rêve. Du bout des doigts. Dans la nuit de tes souvenirs il y avait cette lueur, infime. Et même si elle était loin, elle existait. Il fallait juste que tu la vois et quand tu la verrais, ne la lâche pas des yeux et embrase tout...

- Je suis content que les filles vous aie comme maman.
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Louanne Reyne

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MessageSujet: Re: Le nouveau Départ - L'Orphelinat   Le nouveau Départ - L'Orphelinat EmptyVen 20 Fév - 17:32

Il s'est assis, si proche de moi que même à travers la couverture je pouvais sentir la chaleur de son corps. Quel sensation étrange, électrisante, cette proximité, cette attirance, comment ne pas noyer son regard dans des yeux si profonds. Il fallait que je me reprenne, après tout, je ne savais rien de cet homme, il était marier à une autre, père... Cette attirance était malsaine.

Puis il a commencé à me parler... des maudits. J'ai tiqué, je ne me souvenais de rien, mais j'ai écouté, je me suis renfrognée lorsqu'il a parlé de sa femme, bien consciente pourtant qu'il y avait sûrement quelqu'un dans sa vie.


- A vrai dire je ne me souviens vraiment de rien, sauf de ce que l'on m'a raconté. Il y a seulement quelques semaines, une des nones m'a donné ceci.

J'ai glissé une main dans la poche arrière de mon jean pour en sortir un vieux papier sur le point de se déchirer à force d'être plié et déplié. On pouvais y voir la photos d'une jeune femme aux long cheveux rose, aux yeux trop bleu, aux teint trop pâle et aux regard sauvage. Mon portrait, sauf qu'aujourd'hui mais cheveux était châtain, mon regard terne... bref rien à voir avec cette femme et pourtant aucun doute ne subsistait, c'était bien moi. Sous la photographie était inscrit Louanne Reyne, dons «  Métamorphose en canidés ( Loup ) » « Matérialisation de canidés ( Loup) ».

- En l'espace de quelques instant m'a vie à basculé, j'en ai apprit tellement à mon sujet, en même temps je n'ai pas chercher d'avantage et pourtant avec ce papier... J'avais toutes les clefs en main pour découvrir qui j'étais... Mais j'ai peur. Si j'étais vraiment maudite, alors pourquoi suis-je la seul à ne pas me souvenirs de tout ce qui c'est produit avant... Et puis... Ais je vraiment envie de savoir … ce que j'ai fait par le passé.

Un doute persistait en moi. La peur de l'inconnu, d'apprendre que j'avais fait du mal. L'oubli était un doux remède, peut être la chance de commencer une vie ordinaire, une ardoise vierge, des pages blanches sur lesquels écrire une histoire sans nul doute banal, mais préférable au passé. J'ai souri tristement. Cette femme sur cette photographie si sauvage, si indomptable. Je n'avais rien en commun avec elle, j'étais douce, réservé. Pourtant quand cet homme était venu pour reprendre ces filles j'avais eu ce sentiment étrange, cette envie de rébellion, de défi. Et alors qu'il était assis là, son visage éclairé par la faible lueur de la pleine lune, j'avais cette attirance inexplicable, cette envie sournoise et inconnue, celle de le toucher, d'effleurer sa peau, d'embrasser ses lèvres... Oui moi, cette fille si sage désormais. J’étais attiré par un parfaite inconnu, marié, qui plus est. Et qui allait dans quelques jours m'enlever ma seul source de bonheur.

- Vous n'étiez pas obligé de vous justifier. J'ai été mal polie l'autre jour. Je m'excuse. Je n'avais pas à vous juger, ni vous ni vôtre femme. D’ailleurs... J'espère que vous la retrouverez bientôt. Vous savez, ces petites mérites de retrouver leur cocon familial. Un père et une mère aimante...


J'ai souris, tristement, je n'étais pas leur mère, seulement de substitution, et encore... ce n'étais pas mon rôle. Il était temps pour moi de tourner la page, de passer à autre chose et de les laisser s'en aller. J'ai rangé le papier dans ma poche, tandis qu'Akemi sortais une cigarette pour fumer. Quel drôle de sensation, je détestais la cigarette, pourtant l'odeur du tabac m'apaisait... Comme un vieux souvenir, enfouis, loin, très loin....

- Vous ne devriez pas fumer, ce n'est pas bon pour vôtre santé, ni celle de vos filles ! Et puis, sincèrement, avec tous les moyens qu'il existe désormais pour arrêter de fumer, vous n'avez pas d'excuse !

J'ai soutenue son regard longuement pour appuyer ses mots et je me suis redressée. Je lui ai tendu la couverture qui couvrait mes épaules et je lui ai souri.

- Vous méritez d'être heureux Mr Ten. Discuté avec vous m'a fait du bien. Je pense qu'il est temps pour moi aussi de quitter cet endroit. Après tout je devrais commencer à rencontrer du monde, trouver un but, pourquoi pas fonder une famille moi aussi.

Mon sourire c'est rapidement effacé, balayer par un sentiment de tristesse que je ne comprenait pas. Sans doute l'idée de quitter cet endroit ou on m'avait recueilli. J'ai fait une moue, avant d'ajouter.

- Couvrez vous bien ou vous risquez de tomber malade. Bonne nuit... Akemi.

Un faible sourire, timide, fugace et je m'en suis allée. Cette nuit là j'ai fait ce même rêve. Cette louve prise au piège, hurlant, encore et encore.... Le lendemain matin à peine l'aube levée je m'en allait courir. Étrange, cette sensation de liberté tandis que nos pas nous intime de continuer, d'aller plus loin, d'épuiser nôtre corps... Et cette sensation délicieuse... De fatigue et de bien être. Je suis rentrée juste à temps pour prendre une douche et assister au petit déjeuner. Après quoi j'ai filé dans le bureau de la responsable pour lui faire part de mes projets de partir. Elle m'a souri, toujours si bienveillante, les larmes aux yeux, m'a encouragé. Alors j'ai filé dans ma chambre faire mes bagages. Car plus tôt je serais partie, moins il y aurait de regrets, plus facile serait le départ....
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Akemi Ten

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MessageSujet: Re: Le nouveau Départ - L'Orphelinat   Le nouveau Départ - L'Orphelinat EmptyMer 25 Fév - 19:06

J'émergeai à peine de cette soirée pleine de souvenirs et de désirs. Les voluptes de cigarette engourdissaient mes yeux dans un brouillard piquant. Toute la fatigue du voyage et de la recherche de mes enfants et ma femme se faisait désormais ressentir comme un immense poids qui s'abattait sur tous mes muscles relachés.

"Fonder une famille" avait-elle dit... Mais tu l'as ta famille mon loup... Mais est-ce que si je te le disais, tu l'accepterai? Est-ce que tu en voudrais?

J'ai passé une main sur mon visage et tout en admirant le paysage, je l'ai vue passer. Habillée en tenue de running elle devait avoir fait sa course matinale pour se défouler un peu... Je l'ai regardé, admiré, contemplé. J'ai filé sous la douche, attrapant de nouveaux vêtements venant de mon sac simplement posé dans l'armoire, et une fois propre et un peu plus frais, j'ai décidé de rejoindre tout le monde pour le petit déjeuner.

" Ohayo..."


Il n'y avait personne dans l'étage inférieur de la maison, juste la poussière qui voletait dans les rayons matinaux... Tous les enfants devaient encore dormir un peu. Je me suis dirigé vers la cuisine ou quelques nonnes faisaient cuire du pain et préparaient des jus de fruits. Mais aucune trace de Lou.

- Je vais apporter ça dans la salle à manger.
Dis-je à une nonne présente.

En emmenant des pots de confitures et des jus de fruits du mieux que je pouvais dans mes bras et dans mes mains, je me faufilais jusqu'à la pièce où je déposais tout en m'éffrondrant à moitié sur la table pour ne rien faire tomber. Après avoir tout remis plus ou moins en ordre, je veillais à ce que personne ne me vois et je pris la direction des escaliers. Après être passé devant plusieurs chambres d'enfants qui dormaient à point fermés, j'arrivais à une autre partie du couloir après un virage. Le papier peint était différents et l'ambiance aussi, plus froide et plus sérieuse. Ce devait être les chambres des nonnes. Au dessus de chaque porte tronnait un petit jésus sur la croix.
Toutes les portes étaient fermées, sauf une, dont j'entendais du bruit provenir. En m'approchant doucement, je distinguais sa silhouette s'activer au dessus de son lit... Le peu de bagages qu'elle avait entrain d'être rangé dans son sac. Je poussais doucement la porte du bout de mes doigts, le regard figé. La lumière éclaircit mes bras trop blanc et mes cernes trop marquées. Et sous le t-shirt se distinguait une carure qui était devenue plus frêle qu'à son habitude, plus maigre sans doute.

Ce n'était pas qu'un loup sauvage, c'était bien plus que ça. C'était une cascade d'eau, insaisissable et qui fuyait entre mes doigts... À croire que ton deuxième prénom devait être Océane.

- Tu fais quoi? Lâchais-je avec un peu trop d'aise et de surprise. Tu pars? Et les filles? Tu veux aller où?

Mon coeur battait dans mes tempes et le sang me montait au visage. Tout était trop important pour faire semblant. Pour laisser faire. Je m'approchais vivement et je saisis un vêtement qu'elle tenait à la main pour lui en ôter, comme si cela allait suffir. Mes gestes étaient totalement déplacés mais j'étais perdu, trop paniqué. Elle se renfrognait, s'éloignait, comme l'eau qui glisse malgré des phalanges trop serrées.

- Je suis resté ici pour toi, moi. Finis-je par lâcher, alors qu'il me suffisait de tendre la main pour la toucher, pour l'embrasser. C'est toi Louanne Reyne.... La mère de Myna et Namy...
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Louanne Reyne

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MessageSujet: Re: Le nouveau Départ - L'Orphelinat   Le nouveau Départ - L'Orphelinat EmptyMer 25 Fév - 20:11

Il est arrivé sans crier garde dans ma chambre et d'un geste vif, m'a arraché un vêtement des mains. Son regard de braise c'est endurcit sous l'effet d'une colère que je ne comprenait pas, son visage lui aussi est devenu sérieux, froid tandis qu'il arborait une moue pleine de reproche et d'agacement. Comment ça tu étais là pour moi ? Comment ça Myna et Namy serait mes filles ? J'ai reculé d'un pas pour m'effondrer sur le lit. Les yeux perdu dans le vague, encore sous le choc de cette nouvelle.

- Mais qu'est-ce que tu raconte...

Mais dans mon esprit les pièces du puzzle s’emboîtaient les unes aux autres, évidentes, limpides était la vérité qui s'offrait à moi. Encore jamais les nones n'avait autorisé un homme à demeurer ici. Et puis ce sentiment curieux, cet amour pour ces enfants, alors que je n'avais jamais eu ce comportement avec d'autres....

J'ai redressé mon visage pour plonger mon regard dans le sien. Alors, je serais sa femme ? Pourtant il n'y avait jamais eu de bague à mes doigts, rien qui aurait pu signifier que j'avais une vie avec quelqu'un. Pourtant, là quand je le regardais je n’espérais qu'une seul chose, qu'il me touche. Comme ci un simple contact allait raviver de vieux souvenirs...


- Je...

Mais les mots restent coincés au fond de ma gorge, je bégaye, je ne sais plus très bien quoi penser de tout cela. Les larmes tombent et inondent mon visage, sans que je sache si je suis heureuse ou profondément triste. J'ai une famille... enfin je crois. C'est étrange... Je sais que j'aime ces filles, comme les miennes, d'ailleurs ce sont les miennes... Mais lui.. lui, je ne peux nier cette attirance physique mais de là à parler d'amour. Non. Je n'ai pas eu assez de temps, je ne sais pas trop quoi penser, est-ce que je l'aime cet homme ? Comment puis-je aimer quelqu'un dont je ne sais rien... Pourtant je l'aimais avant … Pourtant à ce moment précis je voudrais qu'il me touche. Assez étrange comme sentiment. Mais un autre vient prendre le dessus. Je veux serrer mes filles contre moi. Alors dans un mouvement brusque, je me lève et bouscule Akemi pour quitter la pièce et filer dans le dortoir ou Myna et Namy viennent de se lever. Et je les saisis, les serrres dans mes bras, laisse les larmes et le rire remplir la pièces. Je les aimes... Elles sont à moi, rien cas moi. Et je n'ai plus de raison d'être triste, car elles sont là, elles resteront à mes côtés. Car ce sont mes filles, ma chair, mon sang.

Je sais que tu nous observe par l’entrebâillement la porte. Mais tu respecte ce besoin urgent, celui de me retrouver avec elles, seul. A vrai dire je ne suis certaine que d'une chose, je les aimes, mais parce que j'ai eu le temps, de les retrouver, de les découvrir, de redécouvrir l'amour que je leur portais. Je finis par lâcher mes filles en leur demandant de s'habiller. Puis je quitte la pièce, je saisis ta main et t’entraîne dehors sans un regard. Je n'ai pas la force d'affronter tes yeux gris cendre.

Lors qu’enfin nous somme dehors, je prend enfin le courage de te regarder. Le froid mordille ma peau, ce qui rosit mes joues. Mes yeux bleu brillent d'avantage, à cause des larmes que j'ai précédemment verser. Je ne suis pas si courageuse que ça... Je ne sais pas quoi te dire et pourtant tu attends que je parle...


- Je sais que je les aimes.... comme mes filles. Je le sais depuis longtemps même si ça me paraissait confus, aujourd'hui je comprends. Je suis soulagée... Heureuse. Mais je ne sais pas ce que je ressent pour toi. Je ne te connais pas. Je ne sais rien de toi. Tu m'intimide...

J'avais baissé les yeux pendant ce court discours, je les relèves timidement vers lui...

- Je ne nie pas que tu m'attire, un peu comme les papillons de nuit avec la lumière, mais si je m'approche trop prêt de toi j'ai peur de m’enflammer.

Étrange comme comparaison ? Pas tant que ça... En effet la simple idée qu'il puisse me toucher semble enflammer mon corps. Mon sang bouillonne à cette idée. Je rougis.

- Tu m'attire cette indéniable, mais peut-on parler d'amour ? C'est trop tôt... Je ne sais pas quoi penser de tout ça.

Mon corps t'appel, mon cœur lui me dit de me méfier... Pourquoi?
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MessageSujet: Re: Le nouveau Départ - L'Orphelinat   Le nouveau Départ - L'Orphelinat EmptyLun 2 Mar - 15:52

Tu étais si forte et à la fois si fragile. Jamais de ma vie je n'avais vraiment désiré te faire mal même si j'avais du t'en faire bien trop souvent. Et là j'aurai espéré n'avoir pas à te chambouler à ce point. N'avoir pas à être brusque ou à secouer ta boîte à souvenir comme une boule à neige. Ils étaient tous là, sous la tonne de flocons.

J'avais envie de caresser ton visage, d'embrasser tes lèvres pour te rassurer. Mais ce geste n'était pas celui dont tu avais besoin. Et je n'avais aucune idée de ce qui te rassurerai de ma part. Me voyais-tu comme quelqu'un qui violait ton intimité, ta vie? Ou étais-je entrain de mettre de l'ordre dans tes idées en te révélant qui tu étais avant. M'aimais tu toujours au fond de toi? Ou n'étais je plus rien, à tous jamais.

Tu as détalé de la chambre et j'ai immédiatement compris. C'était elles ton pilier, tes racines. Qu'est-ce que j'étais à côté, maintenant que tu les avais? Je ne serai qu'une gêne si tu ne m'aimais plus.

Je suis resté un instant immobile dans la chambre, j'ai regardé tes affaires posées sur le lit et je n'ai pu m'empêcher de renifler une de tes robes. D'y enfouir mon nez et de respirer cette odeur qui m'était si chère. Je t'ai suivie quelques secondes après avoir retrouvé mes esprits jusqu'au dortoir des filles.

Tu étais si belle, si heureuse malgré les larmes qui roulaient sur tes joues. En prennant subitement ma main j'ai sentie ta chaleur si réconfortante et rassurante. J'ai pressé légèrement tes doigts pour te rendre une caresse. Tes yeux fuyaient partout où ils pouvaient se poser à part sur moi. Mais moi je n'arrivais pas à détacher mes yeux de ton regard, de tes joues empourprées.
Puis tu m'as avoué que tu ressentais quand même quelque chose. Même si la raison t'empêchait d'être parfaitement à l'aise avec moi car, oui, tu ne me connaissais pas. Tu en avais envie; et je ne pouvais en être plus heureux.

- La seule chose à laquelle j'ai pensé en me réveillant, c'était toi.

Je m'approchais doucement d'elle, effleurant son visage de mes longs doigts et pressant discrètement mon autre main au creu de ses reins. D'une certaine façon je devais l'amadouer, comme un animal craintif et méfiant, je devais faire des gestes lents et souples. J'avais tellement peur que tu m'échappes, que tu me repousses.

- Je ne veux t'obliger en rien. Tu m'es bien trop précieuse.

Je l'enlaçais en enfouissant ma tête dans ses cheveux. Je la sentais trembler sous mon étreinte, interdite. Puis petit à petit, je déposais un baiser délicat au creu de son cou, sur sa machoire, sa joue et à la commissure de ses lèvres. Peut-être allais-je trop vite en besogne, mais cela m'avait tellement manqué. Mon coeur battait à tout rompre et mes mains étaient moites. Je me suis reculé, comme gêné. Peut-être qu'elle n'en avait pas envie. Je l'observais vivement, le visage rougit par le sang.

- Tu m'as manqué, Lou. Lâchais-je en finissant par déposer un court et lent baiser sur ses lèvres.





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Louanne Reyne

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MessageSujet: Re: Le nouveau Départ - L'Orphelinat   Le nouveau Départ - L'Orphelinat EmptyVen 7 Aoû - 15:25

Ce contact, cette sensation... Je ne me sentais pas à l'aise face à lui, face à ses gestes.. comme une enfant qui apprends la vie, j'apprenais, je découvrais l'amour et d'une certaine façon je n'aimais pas ça, non, car je demeurais sauvage, louve, malgré moi et Akemi essayait à sa façon de m'apprivoiser, de me rendre docile. Mais l'autre part de moi... cette part humaine, elle ne trouvais pas ça désagréable.

- Tout va trop vite... Je ne sais pas... qu'est-ce qu'on est censé faire maintenant? Qui est-tu vraiment? Qui suis-je?

Je le repousse pas violemment, au contraire, avec tendresse... Je ne le rejette pas, j'ai seulement besoin d'air et d'espace, j'étouffe et pourtant je suis dehors, je peux remplir mes poumons d'air... La situation m'échappe et je doute. Tout serait beaucoup plus si simple si seulement je me souvenais.




Finalement nous sommes rester jusqu'au terme du séjour octroyé à Akemi, mais nous n'avons pas passé nôtre temps ensemble. J'ai voulus profiter de ma liberté, encore un peu, car au fond de moi je savais que la semaine terminé je devrais quitter l'orphelinat avec lui et les petites. Ma vie était avec eux, quand bien même les souvenirs de mon ancienne vie avait disparut. Le jour du départ, après avoir rassemblé nos bagage dans la voiture et saluer tous le monde, nous avons attaché Myna et Namy et avons prit la route. Je n'ai pas osé demander à Akemi où nous allions. Il me semblait évident que les lieux de nôtre vie passé n'étais plus, qu'ils devaient appartenir à d'autres désormais. Mais sans doute étais ce mieux. Surtout que pour nous s'annonçait un renouveau.
Tout le temps du trajet nous sommes resté silencieux. Peut-être qu'Akemi était blessé, ou en colère, car cette semaine malgré ces révélations je n'ai pas changé mes habitudes. J'ai travaillé comme d'ordinaire tout en l'évitant soigneusement...

Du jour au lendemain j'étais passé du statut célibataire et libre comme l'air au statut de mère et concubine. Il faut l'avouer... c'étais assez désarmant. J'ai prit peur, de mon passé... car lui il se souvenait, mais aussi de l'avenir. Étais-je seulement capable d'aimer à nouveau? De l'aimer lui?

Et elles? A la façon d'une mère... de leur mère?

Finalement le trajet est passé très vite et je n'ai même pas prit la peine de me soucier du paysage, trop absorbé par mes réflexions. Il c'est garé devant une vielle bâtisse, perdu au milieu de la campagne. La maison faites de pierre semblait avoir toujours eu sa place dans ce décors. Le toi recouvert d'ardoise bleu, les volets peint en rouge, le parterre de fleur sauvage juste devant l'entrée, je l'aimais déjà cette maison.. J'imaginais très bien le rire de Myna et Namy emplir les pièces de cet endroit, mais aussi mon cœur atrocement vide. Finalement dans ce monde... Il y avait bien quelques chose pour moi, quelques chose qui m'attendais, une vie de famille simple et ordinaire. Les larmes sont montées, m'ont piqué les yeux mais je n'ai pas pleuré. J'ai eu un étrange sentiment comme si un rêve venait de se réaliser, comme si j'avais toujours attendu d'être là afin de pouvoir vieillir au côté de quelqu'un tout en regardant mes enfants grandir et s'épanouir. Une maison remplie d'amour.

A peine les filles étaient sorti de la voiture et la porte de la maison ouverte qu'elles couraient partout, hurlaient et riaient dans les pièces encore vides. J'ai regardé Akemi adossé à un mur, ses yeux posé sur les petites, bienveillant et plein d'amour. Ça m'a arraché un sourire. Je crois que c'est à ce moment là que j'ai vraiment recommencer à l'aimer... Sans doute car d'un simple regard il était capable de couver nos filles, de les aimer et de les protéger. Sans doute car d'un simple regard, il a sus me rassurer... Il était un bon père, il était ce que je souhaitais plus que tout, la, maintenant. A nous deux nous pouvions apporter les ingrédients nécessaires afin que Myna et Namy puissent grandir entourée d'amour.

Je me suis approchée doucement, adossé au mur, collé contre son épaule. Tendrement j'ai glissé ma main dans la sienne et noué mes doigts au siens tout en regardant mes louveteaux jouer dans ce qui serait sûrement le salon. Et tout bêtement j'ai chuchoté "merci".
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