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 Le prix de l'amour [ pv Akemi ]

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Louanne Reyne

Louanne Reyne

Messages : 313
Date d'inscription : 24/01/2010
Age : 33

Le prix de l'amour [ pv Akemi ] _
MessageSujet: Le prix de l'amour [ pv Akemi ]   Le prix de l'amour [ pv Akemi ] EmptyDim 14 Nov - 0:19

Elle le savait, jamais il ne lui céderait ce qui lui revenait de droit, elles étaient, sa chère, son sang, et pourtant. Profondément endormi Louanne ne cessait malgré tout de songer à l'avenir sans l'optique de ses filles à ses côtés. Elle était presque résignée, elle avait presque acceptée, s'était sans doute l'une des nombreuses raisons qui la clouait ici dans ce lit. Depuis plusieurs jours elle n'avait pas ouvert les volets de son appartement, pas plus qu'elle n'était descendu travailler. Elle avait décemment perdu toute envie de vivre au sein de cette communauté, tout du moins de s'y forcer. Elle avait besoin de temps, une curieuse envie de se réfugier dans le mensonge et de trouver un argument à soumettre autour d'elle pour justifier son choix, celui de ne pas reprendre sa progéniture, droit qu'on ne pouvait - normalement - pas lui refuser.

Alors que l'aurore pointait le bout de son nez et éclairait de ses premiers rayons la pièce, elle battit des paupières et resta silencieusement allongée, le regard troublé, à observer le plafond. Pour la première fois depuis des jours elle songea à quitter son terrier, à humer le parfum de cigarette imprégné dans les murs du bar. Elle sauta de son lit et s'habilla en toute hâte, avec un empressement étrange, s'était comme un besoin vitale qui se faisait pressent. Il ne fallait pas qu'elle reste là. Ce n'était pas sein pour une personne comme elle, qui aspirait aux espace vert et à la liberté de rester entre quatre murs.

Elle prit un crayon, appuya la mine sur le papier jaunis - Elle avait récupéré les feuilles dans un vieux tiroir et le patron lui avait cédé cette découverte qu'il jaugeait sans intérêt - Louanne y nota quelques mots, suffisamment bref et claire pour que le concernée comprenne de suite la requête. Elle trouvais ça presque ironique de passer par une lettre pour s'adresser à lui, mais depuis ce jours elle n'était revenu et il n'était jamais apparus non plus. A vrai dire elle n'était même pas certaine qu'Akemi sache exactement l'adresse de sa nouvelle demeure et mieux valait qu'il ne sache pas ou elle vivait. Son appartement était loin d'être brillant de modernisme ou de confort, il y avait des fuites, pas de chauffage et dieu sait comment elle ferait pour tenir tout l'hiver. Mais bien que cet endroit ne soit pas un lieu de luxe, elle qui ne connaissait pas se monde d'opulence et de confort s'en contentait, elle était même soulagée et heureuse qu'on lui ai proposé un toit, aussi délabré soit-il. Elle fourra le papier dans sa poche et descendit les marches discrètement, il était encore tôt, elle n'aurait su dire l'heure, mais rien qu'aux ronflements qui se faisaient entendre, Louna avait deviné qu'il n'était pas plus de 7h00. Dehors le temps était maussade, pas de pluie à l'horizon, mais un ciel aussi gris que possible, un temps brouillon qu'elle affectionnait particulièrement. Elle s'empressa de rejoindre l'orphelinat, serrant contre elle sa cape, le froid mordait sa peau colorant ses joues et son nez d'une teinte rosâtre.

Une fois arrivée sur les lieux elle glissa la lettre sous la porte, celle-ci était composé d'un mots bref et concis - Rejoins moi au bar, il faut qu'on discute. 18 Rue Vaugirard - Elle avait entreprit de reprendre directement le chemin du bar, puis en observant les sous bois qui se parait de feuilles orangées et jaunâtres, elle opta pour une escapade d'une petite demi heure. Bientôt ces flâneries lui serait tout bonnement refusé, vu que les arbres seraient totalement dépouillés. Une louve ne pouvait décemment pas se promener comme bon lui semble à la vu de tous, s'était trop dangereux et irresponsable, même pour elle.

Le patron fut surpris de voir une tête rose passer la porte, un sourire sur les lèvres. Il détailla attentivement sa serveuse qui semblait cacher un profond malaise puis il lui lança son tablier et lui ordonna de se mettre au travail. Elle lui répondit par un "oui!" aussi guilleret que possible, mais aux consonances fausses. Il préférait la savoir ici, bien qu'encore le regard troublée par une tristesse qu'il ne pouvait définir. L'important était qu'elle fusse là devant lui et non terrer comme une bête dans son appartement.

Louane s'afféra à sa tâche toute la matinée, tout l'après midi, sans faire de pause et sans se plaindre, elle était presque soulagée, pendant qu'elle servait les clients, elle ne réfléchissait pas, impossible, le brouhaha des gens, tous aussi bruyant et gueulards les uns que les autres l'empêchait décemment de se noyer dans sa rêverie habituelle, ce petit quotidien était rassurant et assainissant. A la fin de la journée elle observa la trotteuse continuer sa course, songeuse - Il n'était toujours pas là - puis elle détaillas les chiffres élégamment dessiner, à la façon des courbes baroques, avec des arabesques noir, quand une voix la rappela à l'amère réalité, un homme tambourina de ses doigts sur le comptoir en merisier. - Il avait des cheveux blanc, argenté, qui ondulaient et encadraient son visages ridé, ainsi qu'une longue barbe. - Elle n'avait jamais fait réellement attention au patron du bar, mais en y songeant il avait des airs de père noël, sans parler du fait que même avec toutes les bonnes intentions possibles, il ne paraissait jamais méchant. Elle pouffa de rire et ce dernier arqua un sourcil surpris. Marmonnant un - Cesse de te moquer de moi et prend ta pause! - Il repartit travailler et Louna obtempéra, après tout elle était fatiguée. Elle se servit un expresso suffisamment fort pour la tenir éveillé toute la nuit et s'installa sur une des banquettes en cuir, proche de la fenêtre. Dehors il faisait nuit et une violente tempête faisait rage, celle du matin, sauf que désormais, la pluie s'était mêlée au vent et les nuages n'était plus perceptible.

Ainsi donc elle attendu, sans savoir s'il viendrait, ni même si ce qu'elle s'apprêtait à lui dire était acceptable, s'il comprendrait. Elle avait longtemps songé à des solutions, à des possibilités, mais la seul réponse qui s'était faites évidente s'est qu'ils n'étaient pas de poids à lutter contre Nantel. Alors elle avait tranché dans le vif du sujet, bien que cette décision lui déchirait le cœur, on ne choisissait décemment pas en toute conscience de cause d'abandonner ses enfants, sa chère, son sang et pourtant... Louanne était prête à ce sacrifice, peut être que ces petites lui sauverait la vie, à ce gamin taciturne et sombre. Peut être étais-ce la sa seul chance de rédemption à cette enfant de Satan.

Elle serra le pan de sa robe et étouffa une plainte. Une vie sans les serrer contre sois, une éternité sans leur dire un mot d'amour, sans les entendre prononcer maman de leur voix fluette, une vie entière de souffrance, une existence sans l'amour de leur enfants. S'était ce à quoi elle était prête à renoncer, pour le pardon d'un être qui avait détruit sa vie, mais aussi pour l'optique d'une vie pour ses filles. Bien que ça lui coûtait de se l'avouer, Louna en était certaine, l'instinct maternelle, ce sentiment qui vous arrachait les tripes. Là bas elles étaient en sécurité, sans doute bien plus que si elles avaient été là, avec eux.

Louanne a fermé les paupières et doucement s'est laissé bercé par le murmure des voix, la tête calé sur la table, elle s'endormit, elle n'entendit même pas le cliquetis de la clochette quand la porte du bar s'ouvrit, elle ne sentit pas l'appel d'air froid qui caressa sa joue, ni même cette voix qu'elle connaissait, ce ténor qu'elle affectionnait tant, qui l'appelait.


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Le prix de l'amour [ pv Akemi ]

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